jeudi 29 mars 2012

FIFF 2012 - Jeudi 29 mars

Une journée ordinaire de festivalière? Que nenni! Une grande journée de cinéphile! Ivan Passer était à Fribourg... à Fribourg! Ivan Passer, LE réalisateur de Born to win, de Cutter's Way, d'un Eté en Enfer... LE Ivan Passer. Timide comme je suis, je n'ai su que lui sourire béatement lorsque je l'ai croisé. Je le remercie de m'avoir rendu ce sourire. He made my day! PS: Je n'ai toujours pas dit à Rasoulof que si Goodbye avait été en compétition, il aurait été mon Regard d'Or... peut-être que d'ici à samedi, je trouverai le courage. Who knows? Moi qui peut être tellement exubérante par moment, quand je rencontre les personnes que j'admire, mon énorme timidité prend le dessus et je me contente de sourire bêtement... bref, voilà ce que j'ai vu aujourd'hui:

Antonio das Mortes - Glauber Rocha


Il fallait que je vois ce film sur grand écran, ce n'était pas possible autrement.
Antonio das Mortes est un ancien tueur à gages, qui a chassé du cangaceiro pendant des années (depuis hier, plus d'excuses, tout le monde sait ce qu'est un cangaceiro!). Coreia, est un meneur de bande. Il a réuni tous les paysans des alentours et commence, vêtu du traditionnel costume de cangaceiro. à agiter le foules. Ce qui n'est pas du goût du colonel Horacio qui engage Antonio das Mortes pour le liquider. Antonio, lors d'un duel (extrait ci-dessous) assassine Coreia sur la place du village. Antonio se remet en question et s'interroge sur ses actes. Puis, lorsque Horacio décide d'engager des mercenaires pour faire le ménage au milieu des déshérités, Antonio se lance dans une lutte à mort contre son ancien employeur.
Il y a beaucoup de folklore et de mysticisme dans ce film. J'en veux pour preuve les costumes et la présence d'un personnage appelée "La Sainte". La première fois que j'ai vu ce film, je pensais que cette Sainte en question était en fait une apparition. La bonne conscience qui surgissait sous forme d'hallucination. Je n'ai, à ce jour, pas encore totalement percé le mystère de cette Sainte.
Glauber Rocha, le réalisateur, est le maître de la nouvelle vague brésilienne. Certains passages de films me font également penser à du néoréalisme tardif, un peu à la Pasolini dans ses jeunes années. Un film halluciné et hallucinant. Pour l'anecdote, il figurait dans la liste des 100 films préférés de Shuji (le héros de CUT).



Asmaa - Amr Salama


Asmaa est une veuve d'une quarantaine d'année, séropositive, mère d'une adolescente, qui a été chassée de son village. Sa séropositivité la contraint, par honte et par méconnaissance de la maladie par la société, à s'isoler du monde et de ses connaissances. Même sa propre fille n'en sait rien. Ce qui ne facilite pas la relation mère-fille relativement conflictuelle. Asmaa, qui doit se faire ôter la vésicule biliaire mais qui ne trouve pas de médecin qui accepte de l'opérer, trouve refuge auprès d'une équipe de télévision qui produit une émission à sensation. De plus, Asmaa porte un lourd secret: la façon dont elle a contracté le virus.
Il y a 3 teintes dominantes dans ce film : le gris-bleu, qui présente Asmaa dans son univers actuel, des coloris chaleureux, tendant vers l'orangé pour parler de sa jeunesse et du début de sa vie de couple, et un brun-orangé un peu glauque, celui des moments passés au sein d'un groupe de parole. J'ai beaucoup aimé ce film jusqu'aux 5 dernière minutes où j'ai été en colère contre le réalisateur, qui choisi une issue facile et pleine de réflexions à l'emporte-pièce.

 

Les Géants - Bouli Lanners


Mais comment j'ai aimé ce film! Mais tellement! Un western à la belge!
L'histoire de 3 ados. Zak et Seth sont frères. Ils sont livrés à eux-mêmes. Les parents sont totalement absents. Cet été-là, ils rencontrent un autre ado, Dany. A court d'argent, ils décident de louer la maison à Beef, un margoulin cultivateur de cannabis. L'adolescence, un âge où il n'y a pas de limites à l'imagination, pas de limites tout court, tout est possible. Nos trois loustics sont en route vers une périlleuse aventure.
Un film sublime, avec des paysages renversants et une scène de "lâcher d'insultes" autour d'un feu de camp qui a dû être des plus libératrices à tourner! Dis Monsieur, moi aussi je peux? ;-)



Cutter's Way - Ivan Passer


Un film culte!
Richard Bone, un gigolo de seconde zone, assiste, sans vraiment réaliser, au meurtre d'une majorette. Sa voiture est en panne et il l'abandonne sur place. Il est très rapidement soupçonné par la police lorsque le corps de la majorette est retrouvé le lendemain. Lors d'un défilé en ville, il est persuadé de reconnaître le meurtrier de la majorette. Il en parle à son ami Alex Cutter, vétéran du Vietnam, mutilé et alcoolique. Ce dernier convainc Richard de faire chanter le meurtrier, de ramasser l'argent et ensuite de le dénoncer à la police. Une folle et meurtrière enquête débute pour nos deux amis, accompagnés par la soeur de la défunte.
J'ai pris mon pied à voir ce film visionné quelques fois sur ma télévision, sur grand écran! Un bonheur, un régal, le tout en présence d'Ivan Passer le réalisateur. Il faut atterrir après ce genre de soirée... pas certaine que je sois redescendue de mon nuage.


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