samedi 10 août 2013

#Locarno66 : épisode 3


Quelle journée ! Outre le retour du soleil, ce fut une journée placée sous le signe des rencontres.  Des rencontres prévues, comme celle avec Patrick Ferrier, frère d’Ariane Ferrier, mon amie de cœur, et des rencontres imprévues, surprenantes, comme retrouver, après 17 ans, Paulo Dos Santos, multi-talent de son état, ou encore les organisateurs du Festival du Film Francophone d’Helvétie de Bienne dans le funiculaire qui me mène à Orselina. Fréquenter des festivals, quels qu’ils soient, seule, offre ce genre de possibilités. C’est la liberté totale, et surtout la curiosité, l’amour des gens qui me permettent de faire de telles rencontres. Et qui plus est, moi qui souhaitais avoir comme fil rouge « Les premières fois », étant donné que c’est la première édition de Carlo Chatrian à la direction artistique, le hasard m’a permis de croiser un  festivalier, Emmanuel Pichon, qui est à Locarno pour la première fois. A ce propos, vous pourrez lire dans les prochains jours, plusieurs entretiens dédiés aux « premières fois » : Kaspar Schiltknecht, réalisateur, qui nous parlera de son film « Bonne Espérance » sélectionné dans la section Pardi di domani, Céline Cesa, comédienne, qui a participé à ce film et l’entretien avec Emmanuel Pichon qui nous parlera de son premier Locarno.  Soyez attentifs, suivez-moi et découvrez les émotions de ces personnes.

La joyeuseté du jour, je la dois à George Cukor. Je n’avais jamais vu The Women et après l’avoir vu, je me demande comment j’ai fait pour avoir pu m’en passer.  Ce film est jouissif ! La distribution est remarquable, et chaque actrice incarne à la perfection son personnage, notamment grâce à une direction d’acteurs, ou devrais-je dire d’actrices, exceptionnelle. Norma Shearer, Joan Crawford, Rosalind Russel, Joan Fontaine, Paulette Godard, autant de « bombes » pour croquer les femmes dans ce qu’elles ont de plus délicieux et de plus détestable. Les dialogues sont irrésistibles, les interprétations fabuleuses. C’est une comédie douce-amère où les femmes en prennent pour leur grade, mais les hommes ne sont pas en reste. Ce film, s’il existe en DVD, occupera une place de choix dans ma collection dès mon retour de Locarno.

Le coup de cœur du jour va à L’Harmonie de Blaise Harrison. Le talentueux réalisateur suisse, diplômé de l’ECAL, nous entraîne au sein d’une société de musique, celle de Pontarlier plus précisément. Il dresse les portraits touchants de plusieurs membres de la société. Tour à tour intimiste, puis « rassembleur », ce documentaire autoporté, c’est-à-dire dénué de tout commentaire, nous fait voyager au milieu d’une communauté qui cherche en permanence l’accord parfait, qu’il soit humain ou musical. A voir, même s’il consolide certains clichés, il apporte une touche de sensibilité à cet univers trop peu connu et bien souvent moqué par ceux qui ne le fréquente pas.
Aujourd’hui, j’ai aussi eu un grand moment d’émotion lors du séance de presse, mais je ne pourrai vous parler de ce film que demain.

Côté tapis rouge, La Piazza Grande a accueilli ce soir Faye Dunaway qui s’est vue remettre le prix du Leopard Club. Cette actrice, au charme particulier, qui fait peur à un de mes amis, notamment dans  Les Yeux de Laura Mars , a expliqué, pourquoi, selon elle, les gens aimaient tellement le cinéma. Bien qu’elle ait admis n’avoir pas connu le Festival avant d’être contactée pour la remise de ce prix, le public de la Piazza Grande lui a accordé un accueil chaleureux. Elle reste une icône.



C’était aussi le grand retour du « cinéma italien de qualité », pour reprendre les mots de Carlo Chatrian, avec la projection de La Variabile umana  de Bruno Oliviero. Silvio Orlando, qui incarne le commissaire Monaco, n'a pas su répondre à une question de Carlo Chatrian. Il a dit :"Il y a une dame qui nous suit depuis midi et qui remplit nos coupes de champagne. Il est très difficile pour moi de répondre" et d'enchaîner :"Le Tessin devrait revenir à l'Italie et ne plus se contenter d'être l'extrême sud d'un pays, mais devenir le nord d'un autre: l'Italie". Ambiance...
Le nouveau directeur artistique du Festival a offert un cadeau au public de la Piazza en projetant un Charlot en introduction. C’était un moment magique, qui a créé de grosses envies chez moi, celles d’avoir un jour, une soirée sur la Piazza Grande avec la projection d’un film muet et une musique live… Ceci est un appel à Carlo Chatrian. Ce serait merveilleux...

A demain ? Oui, à demain.

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