samedi 31 mars 2012

FIFF 2012 - Samedi 31 mars

Dernier jour du festival et déjà une certaine nostalgie à la vue du programme nettement plus allégé que les jours précédents. Certains de mes amis m'ont demandé à quoi je carburais cette semaine, quelle était la drogue que je prenais? Tout simplement la passion. L'amour démesuré pour le cinéma et une curiosité sans limites. J'ai appris beaucoup de choses cette semaine et j'ai le sentiment d'arriver à la fin de ce FIFF un peu moins bête que je ne l'ai commencé.
Des coups de coeur énormes, des moments de franche rigolade et une liste de DVD à me procurer absolument indécente!
Cette semaine a été tellement intense, que j'en ai même presque oublié de manger, résultat, 3,5 kg en moins... cela vous donne une idée de la semaine que j'ai passé...


 

Dernier Maquis - Rabah Ameur-Zaïmeche


Ce film de Rabah Ameur-Zaïmeche peut aisément se confondre avec un documentaire. La majorité des protagonistes ne sont pas des comédiens, mais des ouvriers, pour la plupart immigrés. Ils transportent, empilent, sprayent des centaines et des centaines de palettes rouges. Mao, le chef, musulman et un brin paternaliste, fait construire une mosquée au sein de son entreprise et nomme lui-même un imam. Les employés ne sont pas tout à fait d'accord de ne pas avoir été consultés pour le choix de l'imam. Des tensions naissent. Ce à quoi s'ajoutent des problèmes économiques qui obligent le patron à fermer son département "transports" et à sous-traiter le transport des palettes. Plusieurs employés se retrouveront donc au chômage.
Présenté dans la section Décryptage, cette fiction (il faut rappeler que c'est une fiction) de Rabah Ameur-Zaïmeche (Wesh Wesh , Bled number one), montre le plein pouvoir des patrons. L'ouverture de la mosquée au sein de l'entreprise, sous couverture de favoriser l'expression culturelle et religieuse de ses employés, cache en vérité une volonté du patron de manipuler ses employés et de pouvoir, en gros, en faire ce qu'il veut. Il essaie aussi de convertir les derniers non-musulmans de l'entreprise. L'exemple de Titi, fraîchement converti, qui tente d'apprendre comment être un bon musulman est assez touchant et pas dépourvu d'humour.


Rabah Ameur-Zaïmeche nous montre également les dérives d'un prosélytisime à outrance, pour de fausses bonnes raisons (ici en l'occurence, le profit). L'éternelle lutte des classes, les déviances d'un fanatisme a priori anodin et bienveillant dans un décor tout de rouge qui n'est pas sans rappeler le sang versé au nom d'une religion, quelle qu'elle soit. Un chef d'oeuvre.

 

Séance de clôture - Miss Bala - Gerardo Naranjo


Disons le clairement, Miss Bala, c'est une grande claque! Un film dont on ne ressort pas indemne. En tous cas, j'ai mis longtemps, presque 2 heures, pour ressortir de ce film. Je me suis isolée parce que j'étais encore sous le choc et je n'avais envie de parler à personne.
Laura, une jeune mexicaine de 23 ans, s'inscrit avec une de ses copines à un concours de beauté : Miss Bala. Un soir, elles sont témoins d'un règlement de comptes dans une discothèque. L'amie de Laura disparaît. Laura se rend à la police le lendemain pour signaler la disparition de son amie. Elle est livrée par des policiers corrompus à la bande de narcotrafiquants responsable de la fusillade de la veille. Elle tente tant bien que mal de sauver sa vie.
Un thriller mexicain avec une tension incroyable. Par moment, la tension est telle que l'on arrive à peine à respirer. On éprouve beaucoup de colère face à la corruption et à la facilité avec laquelle le crime organisé règne en maître dans ce pays qu'est le Mexique. Ce film, c'est un choc. L'actrice qui tient le rôle de Laura, Stephanie Sigman, est impressionnante et bouleversante.


vendredi 30 mars 2012

FIFF 2012 - Vendredi 30 mars

Ce fut la journée où j'ai pu exprimer, avec beaucoup d'émotion, une voix chevrotante et des yeux mouillés à quel point j'avais aimé Goodbye le film de Mohammad Rasoulof.



Mohammad Rasoulof à qui j'ai aussi pu dire toute l'affection que j'avais pour le cinéma iranien, qui est juste un cinéma magnifique. Toute l'admiration que j'avais pour lui, pour ses collègues, Jafar Panahi, Asgar Farhadi, Abaas Kiarostami ou Mania Akbari. Emu, Rasoulof m'a ouvert les bras et nous nous sommes serrés dans les bras très fortement. Ce fut un moment intense, humain, qui restera dans ma mémoire.

 

The Last Christeros - Matias Meyer



A la fin des années 1920, le gouvernement mexicain ferme les lieux de cultes et condamne les hommes de Dieu et toutes les démonstrations de foi. Une poignée d'hommes résiste. Leur chemin de croix commence alors. Un film où il ne se passe pas grand chose, mais où la réalisation est sublime. Une photographie à tomber par terre. Des plans d'une grande beauté. Des chants traditionnels mexicains magnifiques. Un film qui n'a pas beaucoup de dialogues et qui par-là même invite à la réflexion sur sa propre foi. Finalement, avoir la foi, c'est quoi? Jusqu'où sommes-nous capables d'aller pour affirmer cette dernière et quelle place prend-t-elle dans notre vie?

 

The Zebra - Fernando Leon


Le générique de début nous fait presque penser à du Kusturica. Un désert, deux acrobates, un zèbre. Tout de suite on sent que l'on va assister à une projection d'un film, qui par son originalité, risque bien de marquer les mémoires.
Leandro et Odon sont deux bandits. Ils abattent les deux saltimbanques et s'emparent de leur zèbre. Ils le nomment Foquer. Et ce n'est pas un zèbre, non, c'est un cheval africain (!). Nos deux bandits souhaitent rejoindre les troupes révolutionnaires du Général Obregon. D'aventures en aventures, au fil de rencontres et de situations cocasses, nos deux héros rejoignent finalement les troupes du Général Obregon. Le film est une vraie comédie que je serais tentée de qualifier de surréaliste. Je m'en souviendrai de ce Zèbre!

 

Sex and Zen: extreme ecstasy 3D - Christopher Sun


Un film qui a fait salle comble! Un film dans la plus pure tradition des séances de minuit! Du sexe, du gore, du "Mais qu'est-ce que c'est que ce truc?".
Wei Yangsheng est un érudit vaniteux de la dynastie Ming. La vie est courte et il faut poursuivre le désir sexuel et faire autant d'expériences sexuelles que possible, aussi longtemps que la vie nous le permet. Le sexe, une quête du plaisir et de l'endurance sexuelle pour l'éjaculteur précoce Wei, le conduiront jusqu'à l'ultime nirvana, le renoncement. Dit comme cela, on se dit: "Wouaw!". Mais quand on voit le film, on continue à dire: "Wouaw!". Mais d'une autre manière! Des sexes démesurés, des scènes de viols, des couteaux volants, du gore, ce film est une hallucination et en 3D s'il-vous-plaît! La salle a été interactive, a applaudi des scènes, a rigolé, ma voisine a même lancé quelques: "Beurk!".
Pour parler un peu plus sérieusement, n'oublions pas que les Midnight Screenings ont rendu certains films qui ont transité par-là, cultissimes. J'en veux pour preuve Eraserhead de David Lynch, El Topo d'Alejandro Jodorovsky ou encore The Rocky Horror Picture Show de Jim Sharman, pour ne citer qu'eux. Des films dont personne ne voulait, mais dont on ne pourrait plus se passer! Je ne dis pas que je ne pourrais plus me passer de Sex and Zen, mais relevons tout de même que c'est le film qui a battu Avatar de James Cameron à Hong-Kong et Taïwan!

jeudi 29 mars 2012

FIFF 2012 - Jeudi 29 mars

Une journée ordinaire de festivalière? Que nenni! Une grande journée de cinéphile! Ivan Passer était à Fribourg... à Fribourg! Ivan Passer, LE réalisateur de Born to win, de Cutter's Way, d'un Eté en Enfer... LE Ivan Passer. Timide comme je suis, je n'ai su que lui sourire béatement lorsque je l'ai croisé. Je le remercie de m'avoir rendu ce sourire. He made my day! PS: Je n'ai toujours pas dit à Rasoulof que si Goodbye avait été en compétition, il aurait été mon Regard d'Or... peut-être que d'ici à samedi, je trouverai le courage. Who knows? Moi qui peut être tellement exubérante par moment, quand je rencontre les personnes que j'admire, mon énorme timidité prend le dessus et je me contente de sourire bêtement... bref, voilà ce que j'ai vu aujourd'hui:

Antonio das Mortes - Glauber Rocha


Il fallait que je vois ce film sur grand écran, ce n'était pas possible autrement.
Antonio das Mortes est un ancien tueur à gages, qui a chassé du cangaceiro pendant des années (depuis hier, plus d'excuses, tout le monde sait ce qu'est un cangaceiro!). Coreia, est un meneur de bande. Il a réuni tous les paysans des alentours et commence, vêtu du traditionnel costume de cangaceiro. à agiter le foules. Ce qui n'est pas du goût du colonel Horacio qui engage Antonio das Mortes pour le liquider. Antonio, lors d'un duel (extrait ci-dessous) assassine Coreia sur la place du village. Antonio se remet en question et s'interroge sur ses actes. Puis, lorsque Horacio décide d'engager des mercenaires pour faire le ménage au milieu des déshérités, Antonio se lance dans une lutte à mort contre son ancien employeur.
Il y a beaucoup de folklore et de mysticisme dans ce film. J'en veux pour preuve les costumes et la présence d'un personnage appelée "La Sainte". La première fois que j'ai vu ce film, je pensais que cette Sainte en question était en fait une apparition. La bonne conscience qui surgissait sous forme d'hallucination. Je n'ai, à ce jour, pas encore totalement percé le mystère de cette Sainte.
Glauber Rocha, le réalisateur, est le maître de la nouvelle vague brésilienne. Certains passages de films me font également penser à du néoréalisme tardif, un peu à la Pasolini dans ses jeunes années. Un film halluciné et hallucinant. Pour l'anecdote, il figurait dans la liste des 100 films préférés de Shuji (le héros de CUT).



Asmaa - Amr Salama


Asmaa est une veuve d'une quarantaine d'année, séropositive, mère d'une adolescente, qui a été chassée de son village. Sa séropositivité la contraint, par honte et par méconnaissance de la maladie par la société, à s'isoler du monde et de ses connaissances. Même sa propre fille n'en sait rien. Ce qui ne facilite pas la relation mère-fille relativement conflictuelle. Asmaa, qui doit se faire ôter la vésicule biliaire mais qui ne trouve pas de médecin qui accepte de l'opérer, trouve refuge auprès d'une équipe de télévision qui produit une émission à sensation. De plus, Asmaa porte un lourd secret: la façon dont elle a contracté le virus.
Il y a 3 teintes dominantes dans ce film : le gris-bleu, qui présente Asmaa dans son univers actuel, des coloris chaleureux, tendant vers l'orangé pour parler de sa jeunesse et du début de sa vie de couple, et un brun-orangé un peu glauque, celui des moments passés au sein d'un groupe de parole. J'ai beaucoup aimé ce film jusqu'aux 5 dernière minutes où j'ai été en colère contre le réalisateur, qui choisi une issue facile et pleine de réflexions à l'emporte-pièce.

 

Les Géants - Bouli Lanners


Mais comment j'ai aimé ce film! Mais tellement! Un western à la belge!
L'histoire de 3 ados. Zak et Seth sont frères. Ils sont livrés à eux-mêmes. Les parents sont totalement absents. Cet été-là, ils rencontrent un autre ado, Dany. A court d'argent, ils décident de louer la maison à Beef, un margoulin cultivateur de cannabis. L'adolescence, un âge où il n'y a pas de limites à l'imagination, pas de limites tout court, tout est possible. Nos trois loustics sont en route vers une périlleuse aventure.
Un film sublime, avec des paysages renversants et une scène de "lâcher d'insultes" autour d'un feu de camp qui a dû être des plus libératrices à tourner! Dis Monsieur, moi aussi je peux? ;-)



Cutter's Way - Ivan Passer


Un film culte!
Richard Bone, un gigolo de seconde zone, assiste, sans vraiment réaliser, au meurtre d'une majorette. Sa voiture est en panne et il l'abandonne sur place. Il est très rapidement soupçonné par la police lorsque le corps de la majorette est retrouvé le lendemain. Lors d'un défilé en ville, il est persuadé de reconnaître le meurtrier de la majorette. Il en parle à son ami Alex Cutter, vétéran du Vietnam, mutilé et alcoolique. Ce dernier convainc Richard de faire chanter le meurtrier, de ramasser l'argent et ensuite de le dénoncer à la police. Une folle et meurtrière enquête débute pour nos deux amis, accompagnés par la soeur de la défunte.
J'ai pris mon pied à voir ce film visionné quelques fois sur ma télévision, sur grand écran! Un bonheur, un régal, le tout en présence d'Ivan Passer le réalisateur. Il faut atterrir après ce genre de soirée... pas certaine que je sois redescendue de mon nuage.


mercredi 28 mars 2012

FIFF 2012 - Mercredi 28 mars, le jour où j'ai cru décéder!

Pas de réveil particulier aujourd'hui. Café, Bashung dans les oreilles, programme du FIFF sous les yeux... un réveil que l'on souhaiterait presque quotidien! Bon, vous avez envie de découvrir ce que mes petits yeux verts ont vu aujourd'hui? C'est parti!

 

O Cangaceiro - Lima Barreto


Alors là, disons-le tout de go : je me suis fait plaisir! Un bon vieux film de 1953, en noir et blanc, brésilien, et dans la section cinéma de genre! L'occasion aussi de revoir la personne que j'ai le plus vu durant ce festival, Jean-Philippe Bernard, le curateur de la section. Non, je n'ai pas vu que des westerns, mais je me suis fait plaisir en allant voir quelques petits bijoux, dont O Cangaceiro.
Tout d'abord, qu'est-ce qu'un cangaceiro? Alors, c'est un bandit qui volait les riches pour redistribuer aux pauvres au début du XXème siècle, au Brésil. L'histoire du film tient en 3 phrases. Une troupe de bandits dirigées par un méchant chef (mais qui a du coeur quand il veut) sévit dans la région. L'institutrice est enlevée et une rançon est demandée. Le bras droit du méchant chef tombe amoureux de l'otage et se sacrifie pour la libérer. Voilà... 3 phrases!
Les actrices sont filmées comme les stars hollywoodiennes de l'époque (gros plan, légèrement flou, éclairage reconnaissable à 3km) un régal! La musique et les chansons de ce film ont fait un tabac, dans le monde entier. Et pour ceux qui aiment Joan Baez (moi, par exemple), elle a repris la chanson phare du film . Tu l'écoutes une fois et elle te poursuit toute la journée...


 

Fable of the Fish - Adolfo Borinaga Alix Jr.



Mon OFNI de ce FIFF (objet filmé non-indentifié)...
Manille, son bidonville, sa décharge à ciel ouvert... et Lina et Miguel, qui débarquent de la campagne pour tenter de changer leur destin. Le couple a largement passé la quarantaine et n'a pas d'enfant. La foi est très présente au sein du couple et lors d'une homélie à l'office, le prêtre ne manque pas faire référence à Sara et Moïse... comme pour redonner de l'espoir à Lina et Miguel. Et effectivement, Lina tombe enceinte et accouche... d'un poisson.
Lina et son nouveau-né deviennent rapidement célèbres et Miguel ne s'en sent que plus humilié.
Il y a certaines scènes assez cocasses, comme le moment où Miguelito (le poisson) est attaqué par le chat de la famille et où Lina le conduit, bocal sous le bras, à l'hôpital des humains en criant qu'il faut sauver son fils. Alors croyez-le ou non, ça nous touche. Mais qu'est-ce qui nous touche réellement? Le lien que cette femme a tissé avec ce poisson, le sentiment de détresse d'une mère, la folie de cette femme? Probablement un peu tout ça. J'ai été émue et je me disais à moi-même : "Non, mais attend, c'est un poisson! Un pois-son!"...
Fable of the Fish nous montre en fait le lien étroit qu'il existe entre les légendes urbaines, les croyances populaires et le catholicisme aux Philippines. Oui, parce que tout est ramené à Dieu (jusqu'à la toute fin du générique où Dieu est remercié pour sa grandeur)... Et comme dit Miguel :"Dieu peut faire des erreurs."... Le couple s'en fichait d'avoir une fille ou un garçon, ils se réjouissaient de ce que Dieu allait leur donner... et bien, ce fut un poisson.
C'est un film au réalisme magique, un espace où le surnaturel est soudainement normal.


 

CUT - Amir Naderi


Voilà, on y est une projection que j'attendais avec beaucoup d'impatience, tant j'ai entendu tout et son contraire sur ce film d'Amir Naderi. C'est aussi la séance où j'ai cru décéder 20 fois!
C'est le film des extrêmes. Par moment d'une poésie incroyable et soudainement d'une cruauté inimaginable.
Shuji est un réalisateur de films et un cinéphile ravagé. Le cinéma pour lui, c'est une question de vie ou de mort. La journée, il hurle avec son mégaphone sa colère contre la grande industrie du cinéma qui ne présente plus que des divertissements de seconde zone, méprisant le fait que le cinéma est un art. Il va se recueillir sur les tombes de ses maîtres (Kurosawa entre autres) en leur demandant ce qu'il doit faire (un côté Petit Scarabée qui m'a fait sourire). Le soir, il projette les films qu'il affectionne pour une poignée d'initiés, sur sa terrasse.


Un soir, des yakuzas font irruption sur sa terrasse et l'emmènent avec eux. Il apprend alors que son frère a perdu la vie à cause d'une dette qu'il n'a pas réussi à honorer. Shuji est alors informé que faute de réglement de la dette dans un délai de 2 semaines, il subira le même sort que son frère. Comme pour se dresser contre l'industrie du cinéma qui ne voit plus que le profit, Shuji décide de refuser d'accepter un prêt pour s'acquitter de cette dette. Non, ce serait trop "facile", il préfère livrer son corps et sa souffrance aux coups. Chaque coup aura un prix. Durant 2 semaines, Shuji encaisse, toujours un peu plus, soignant son corps meurtri tous les soirs en laissant s'imprimer sur ce dernier les images de ces films tant chéris. Giulietta Masina, Orson Welles défilent sur ce corps tuméfié.
Ce film est d'une monstruosité que personnellement j'ai rarement vue. C'était insupportable. Je faisais de la tachycardie, j'avais le souffle court, les larmes aux yeux, je voulais fuir! Mais non, je suis restée, presque 2h30, parce que happée soudainement par des scènes d'une poésie bouleversante pour la cinéphile que je suis. Je me suis sentie comme Alex dans Orange Mécanique... ligotée et obligée contre mon gré d'avaler des images violentes. Sauf que j'aurais eu le choix, celui de partir. Ce que je n'ai pas fait. Parce que ce qui m'a retenue, c'est ma cinéphilie justement. Un film saisissant et affolant.

Never Too Late - Ido Fluck



Une belle découverte que ce premier film d'Ido Fluck. Un jeune israëlien, Hertzl, revient au pays après 8 ans d'errance en amérique du sud. Durant son voyage, son père est décédé. De retour au pays, il hérite de la vieille voiture de son père et entreprend un voyage qui le mènera du nord d'Israël jusqu'à Eilat, au sud. Il fera des rencontres troublantes, souvent avec des personnages déespérés. Démarre alors une introspection, mettant Hertzl face à ses doutes et à ses croyances. Une valise soulèvera une partie du mystère.
J'ai énormément apprécié ce film. J'aime les road movies. J'ai aimé la façon très particulière de Fluck de filmer les corps, notamment dans la scène du matin après une nuit d'amour. J'ai trouvé cela très pudique, très intime. Y a comme un petit coup de coeur dans l'air.







Epilogue... pour se faire plaisir...

Avant d'aller dormir, une vidéo d'Ido Fluck. Une réinterprétation de Bambi, appelée TRAUMA ROOM... http://vimeo.com/19995987




mardi 27 mars 2012

FIFF 2012- Mardi 27 mars

Une journée qui a débuté par une puissante panne d'oreiller! Je me suis réveillée en sursaut à midi... et ma première séance était à 13h! Youhou, le ton de la journée était donné! 5 séances successives, avec en tout et pour tout, 20 minutes de pause! Comme m'a demandé une amie aujourd'hui : "Tu as eu des coups de coeur?" "Au moins 20!" lui ai-je répondu... ce à quoi elle a rétorqué:"Toi, faut arrêter la drogue!"...

 

One.Two.One - Mania Akbari


Une femme, trois hommes. Des rencontres, des séparations. Des rapports entre les êtres qui s'inversent. En toute honnêteté, on ne comprend pas tout de suite de quoi il s'agit. Mais rapidement (enfin, lentement, parce que le film est une succession de longs plans séquences) on réalise que tous ces personnages se connaissent, ont des moments de vie communs et un lien qui les unit. Ce film, c'est aussi l'affirmation de soi d'une jeune femme qui a été très belle et qui aujoud'hui est défigurée.Il lui semble dès lors que les rencontres intimes appartiennent au passé.
Ce film est réalisé par Mania Akbari, une femme peintre iranienne devenue cinéaste. Ce film, c'est une succession de tableaux. On a un ambiance générale par tableau, mais on se rend compte que ce sont les détails qui sont réellement importants: la gestuelle des protagonistes, leurs dialogues. Un film fascinant et saisissant, qui m'a montré une fois de plus, que la femme iranienne est une femme forte et courageuse, qui pourrait bien être l'avenir de son pays.


 

The Last Friday - Yahya Al-Abdallah


Youssef, la quarantaine, divorcé, chauffeur de taxi, criblé de dettes. Voilà le portrait du personnage principal. Youssef a quasiment coupé tout contact avec son ex-femme et son fils. Un souci de santé qui nécessite une intervention chirurgicale, l'oblige à reprendre contact avec eux. Enfermé dans sa condition d'homme ruiné au revenu plus que modeste, Youssef rêve de retravailler comme vendeur de voitures comme il l'avait fait par le passé. Entre son ex-femme qui a refait sa vie avec un homme à la situation financière plus confortable et son fils ado qui sait à peine lire, Youssef tente tant bien que mal de faire face à la situation.
De belles images, de belles lumières, une belle réalisation, mais un petit je-ne-sais-quoi qui m'a laissée sur ma faim.

 

 

 

 

 

 

11 Flowers - Wang Xiaoshuai

 
Un film sur l'enfance et sur la perception de ce qu'est réellement le monde des adultes, avec en toile de fond, la révolution culturelle chinoise. Le jeune Wang a 11 ans et est tout fier de mener les classes de gymnastique de son école. Il fait parti d'une bande de 4 gamins. Il y a l'intello, le rondouillard, le "plus petit" et lui. Tous ont des surnoms : Mouse (souris) ou Louse (La Teigne) par exemple. Il y a aussi une chemise. Une chemise qui a coûté plusieurs mois de coupons à la famille de Wang et sur laquelle il doit veiller avec beaucoup de soin. La mère est autoritaire, le père est un "artiste".
Un jour que les enfants jouent près de la rivière, Wang tombe à l'eau. Ses copains, pour l'embêter, jettent sa chemise dans la rivière. Wang est fâché. Les amis se disputent et Wang reste seul au bord de l'eau. Il croise alors un fugitif qui s'empare de sa chemise. S'en suit une plongée dans le monde des adultes et une désillusion pour le petit Wang. Un beau film, mais un peu long quand même au vu du sujet (pas loin de 2 heures).



La Mort est dans le Champ et Scent of an Angel



- La Mort est dans le Champ, court-métrage animé de Patrick Chappatte, que l'on ne présente plus, qui traite du nettoyage du territoire libanais des millions de sous-munitions explosives qui ont été larguées durant les 5 années du conflit Israélo-Libanais.


- Scent of an Angel. Il s'agit d'un documentaire qui s'articule autour de familles de personnes enlevées pendant et au lendemain de la guerre civile libanaise. Aucune de ses familles ne sait si leur proche est encore vivant ou mort. Comme le dit une femme :"Il n'y a pas pire attente que celle d'attendre quelqu'un qui ne vient pas."
Ce documentaire est extrêment stylisé et surréaliste. Chaque tableau "fictif" représente un jour attendu, celui des retrouvailles, un rêve récurrent.
Cela dit, si l'on devait enlever le son à ce documentaire, ce ne sont pas les images qui nous indiqueraient que nous sommes au Liban. Ce sont des images universelles, car suréelles. Des décors montés de toutes pièces. Ce qui base le documentaire sur les liens humains qui ont été brisés, et ne délivre pas ou peu de message politique. Je n'ai pas autant été touchée par Scent of an Angel que je l'ai été par The Green Wave (qui parle de la vague verte iranienne), probablement à cause de l'absence de lien avec la réalité.
Un documentaire que l'on pourrait rapprocher de Nostalgia de la Luz de Patricio Guzman, principalement parce qu'il met en lumière la difficulté à faire son deuil en l'absence du corps du défunt.



The Rambling Guitarist - Saito Buichi


J'ai passé un excellent moment. Un de ces films japonais de la fin des années 50 où tous les protagonistes portent la banane et des costumes avec des pantalons à pinces. Le héro, Taki, as de la gachette et guitariste romantique tombe amoureux, alors qu'il traverse le Japon comme a poor lonesome "cowboy". Des scènes de duels sur un bateau de marchandises, des scènes de combats farfelues dans des bars, une chanteuse de bar qui nous rappelle Rita Hayworth dans Gilda... du bonheur! Un de ces films qui fait du bien, comme les films d'Elvis (même si la majorité sont plus tardifs)... vous voyez comment?


lundi 26 mars 2012

FIFF 2012 - Lundi 26 mars

La journée Tour du Monde et aussi 1ère after à casa. Ces messieurs sont partis vers 2h45 et m'ont laissée seule avec la vaisselle sur les bras! Oui, le kebab était fermé, on a donc improvisé un petit frichti. Et comme on n'avait pas assez vu de films dans la journée, on a encore visionné "L'Empire des Sens" de Nagisa Oshima pour se préparer à Sex and Zen: extreme ecstasy... à voir vendredi en séance de minuit! Avant d'aller me coucher, voici un petit résumé des films que j'ai vu ce jour:

La Chine sans Masque - Hans Vogel



Dans le catalogue, on nous promettait des images à l'effet hypnotique exceptionnel. Ce fut le cas. Présenté dans la section Passeport suisse, ce documentaire du médecin-réalisateur Hans Vogel nous entraîne dans la Chine de 1936. Presque tout nous est montré. Les marchés, la campagne, les cultures maraîchères, la Shanghai de l'époque, le cimetière des membres de la dynastie Ming, le Yang-Tsé-Kiang, les séances communes de gymnastique, les dispensaires. Quelques images choc, tels ces patients atteints de choléra, de typhus ou de variole. Des images que j'évitais soigneusement enfant lorsque j'allais, par curiosité, jeter un coup d'oeil dans les manuels médicaux de mon papa. Les sinophiles cinéphiles auront apprécié ce voyage de 20'000km au travers de la Chine. Pas de voyeurisme, mais une vértiable envie de faire découvrir un pays. Ce documentaire, muet, a été projeté dans le plus grand silence. Pas de musique live ajoutée. J'ai apprécié ce moment de silence bienvenu.





Countdown - Huh Jong-ho


Ce film marquait mon retour à la compétition internationale. Un film sud coréen de 2011.
Tae Gun-ho est un agent de recouvrement de créances aux méthodes musclées et peu conventionnelles. Il ne sourit jamais. Le jour où il apprend qu'il est atteint d'un cancer du foie et qu'une greffe est nécessaire pour tenter de le sauver, il part dans un autre combat, celui de trouver un donneur. Or il s'avère que la personne compatible est une femme escroc. Une fausse Miss Printemps, manipulatrice et croqueuse d'hommes riches, avec un passé trouble et des malfrats aux trousses. Ces deux personnages sont traqués par des "méchants" comme les coréens savent si bien les montrer dans leurs films. Tae est prêt à tout pour sauver sa potentielle donneuse. Au gré des événements, on apprend que Tae souffre d'amnésie partielle et qu'il a oublié les circonstances qui ont mené à un drame personnel. Un film que j'ai beaucoup aimé. Une mise en scène punchy et pas dénuée d'humour. J'ai été émue par la fin quelque peu surprenante. Je déplore juste qu'elle tire un tout petit peu en longueur.



Parlons Grand-Mère et La Danse du Singe et du Poisson


Deux jolis making-off, pour le premier d'un film d'Idrissa Ouédraogo et pour le second de Rithy Panh. 1h30 de légereté qui m'a fait un grand bien. De plus, Pierre-Alain Meier, présent à la séance, a parlé avec tellement d'enthousiasme en présentant ces deux documentaires et une partie de son travail, que l'on ne pouvait qu'être conquis.

The Green Wave - Ali Samadi Ahadi


Ce film germano-iranien parle de la vague verte qui a déferlé sur l'Iran en 2009 lorsqu'Ahmadinejad a été réélu à la présidence de l'Iran. Réélection fortement constestée par le peuple iranien. Ce documentaire, qui est un mélange de témoignages forts et courageux, de séquences animées, d'images prises sur le vif et de messages issus de Twitter m'a littéralement bouleversée. J'ai été envahie par une émotion d'une force incroyable. Les méthodes utilisées par le régime iranien sont d'une cruauté inimaginable. Les récits qui sont livrés dans ce documentaire saisissent le spectateur à la gorge. Ce peuple qui se bat pour la liberté et la démocratie, jusqu'à en payer de sa vie, avec une volonté qui force l'admiration, a laissé la salle sous le choc. Il y régnait un silence de plomb. C'est la première fois depuis le début de cette édition du FIFF que personne, je dis bien personne, n'a quitté la salle avant la toute fin du générique. Nous étions tous abasourdis, assommés, comme incrédules face à ce que nous venions de voir.
Bonne nuit... et soyons reconnaissants de ces libertés d'expression, de penser et d'agir qui sont les nôtres.

dimanche 25 mars 2012

FIFF 2012 - Dimanche 25 mars

Après la journée que je viens de vivre, je peux officiellement décréter le 25 mars comme étant la journée internationale de la gachette! Tout, tout, tout, je vous dirai tout sur la gachette! La petite, la grande, la rouge, la verte, la jaune, la thaï, la méricaine (pardon, je n'ai pas résisté...). Ca a tiré dans tous les sens, dans toutes les langues, et en technicolor, s'il-vous-plaît!

 

Lemonade Joe - Oldrich Lipsky

Probablement une des séances pour laquelle je me réjouissais le plus. Un film tchèque de 1964 parodiant les westerns à l'américaine et les westerns muets des années 1910-20. Selon le curateur de la section film de genre, un film "tellement rare, que certains pensaient que ce film était tout droit sorti de l'imaginaire de quelques cinéphiles en délire". Non, ce film existe réellement, et pour notre plus grand plaisir!
Stetson City, Arizona. Le Tiggerman Saloon est un repaire de buveurs de "shakers" hautement alcoolisés et à base de whisky, tenu par Dough Badman (!). Un pasteur, le pasteur Goodman (!) et sa fille Winnifred. Et Joe. Joe la limonade, cow-boy tout de blanc vêtu, blond et propre sur lui, imberbe. Il ne boit que du Kolaloka (!) et s'évanouit à la simple odeur d'alcool. Pour lui le Kolaloka, c'est la loi! Il tente de faire disparaître le whisky de Stetson City et d'y imposer le Kolaloka comme unique boisson autorisée (on saura plus tard que c'est tout bénéfice pour ses propres affaires). Il tombe amoureux de Winnifred. La guerre est déclarée entre le whisky et la limonade. S'en suivent des duels, des cascades abracadabrantesques, des courses-poursuites dans la ville en version accélérée, un croque-mort à l'affût de la moindre victime, un bandit-magicien-transformiste recherché (Hogofogo)... et surtout des chansons et des répliques pas piquées des vers! Des insultes du genre "sale araignée" ou "opossum puant" (des répliques de gros durs!) qui font dire à un des personnages :"Arrêtons-là avec la zoologie!".
Et des clins d'oeil hilarants: comme celui à la chanson "Souvenirs Souvenirs" de Johnny... ou encore Joe, tout attaché à son arbre, qui pardonne tout à Tornado Lou tel le Christ en croix!
Ce film est un régal. Les chansons sont entêtantes et vous ne manquerez pas de les siffloter (ce que je fais depuis que j'ai découvert ce film sur YouTube un dimanche de recherche intense). La salle a ri pendant toute la durée du film et c'était un joli cadeau du FIFF que de commander spécialement pour le festival, les sous-titres en français et d'avoir su dénicher la seule copie qu'il existe de ce film! Bravo et merci c'te équipe!


 

Soldier Blue - Ralph Nelson


C'est à ce moment-là de la journée que j'ai risqué l'hydrocution ou un quelconque néologisme du genre "cinécution" que l'on pourrait utiliser lorsque l'on passe de Lemonade Joe à Soldier Blue!
Ce film est pervers et prend le spectateur en otage. Il le balade par le bout du nez.

Les vingt premières minutes du film relatent une attaque d'un convoi de fonds de l'armée par les Cheyennes. Un pur moment de western traditionnel. Les indiens déciment le contingent et seuls survivent un soldat, Honus et une jeune femme, Cresta. Ensuite, et c'est là la perversité de ce film, pendant plus d'une heure, on assiste à une succesion d'événements tragi-comiques. Honus est un militaire maladroit, trouillard et Cresta est une femme de caractère, qui porte la culotte (ou plutôt pas!) et jure comme un charretier. On rit, pas à gorge déployée, parce qu'il y a quand même beaucoup de cynisme, mais on rit. S'ajoute à cela une jolie romance, des promesses d'amour éternel... bref, le réalisateur nous anesthésie... pour mieux pouvoir nous achever! Le dernier quart d'heure, est insoutenable d'horreur. Il relate le massacre de tout un village de Cheyennes, principalement de femmes et d'enfants. Viols, mutilations, actes de barbarie... Ce ne sont pas tant les images que le réalisateur nous montre qui sont insoutenables, ce sont toutes celles que notre imagination développe par elle-même.
Ce film est un grand film du cinéma de genre. Il est sorti en 1970, en pleine guerre du Vietnam. On peut sans autre faire le rapprochement entre le massacre de Sand Creek commis par les Tuniques Bleues en 1864 et le massacre de Mai Lai commis au Vietnam par les troupes américaines. Bref, un film qui te plombe l'ambiance. La salle était sous le choc.

Pierre et Djemila - Gérard Blain

Après un café et un grand bol d'air frais, mais pas encore remise de Soldier Blue, c'est Pierre et Djemila de Gérard Blain que je suis allée voir. Ce film est proposé dans la section Décryptage: l'image de l'Islam en Occident.
Pierre et Djemila, c'est un peu Roméo et Juliette dans une banlieue mixte, avec la même fin tragique. Mais cela va beaucoup plus loin qu'une adaptation à l'histoire contemporaine du drame de Shakespeare. Blain nous montre l'absurdité des conflits interreligieux. Les drames que les fanatismes de tous bords peuvent engendrer. Des thèmes aussi actuels que la présence d'une mosquée au milieu d'un quartier populaire. Les préjugés qui font souvent foi lorsque l'on manque de connaissances de l'autre. Blain a été taxé de raciste à la sortie de ce film en 1987, ce qui pour moi est complétement incompréhensible.
Un film qui touche par sa simplicité, ses dialogues courts et l'interprétation vivante des personnages (les acteurs sont tous des amateurs).

The Tears of the black Tiger - Wisit Sasanatieng

Je ne connaissais pas du tout ce film et dès que j'ai vu la bande-annonce, je ne pouvais pas ne pas le voir!
Ce film thaïlandais part un peu dans tous les sens... une histoire d'amour un peu cucul la praline qui prend naissance durant l'enfance entre deux enfants issus de mileux sociaux opposés. La vie les sépare. Lui, Dum, devient le redouté Tigre Noir et elle, Rumpoey est contrainte d'épouser un haut gradé. Le haut gradé est fait prisonnier par Dum. Le capitaine lui montre la photo de sa fiancée (Rumpoey), Dum encore amoureux de Rumpoey, lui laisse la vie sauve et le laisse d'évader. Cela va engendrer la colère du terrible Fai qui "emploie" Dum. A partir de là, ça tire dans tous les sens et avec toute sorte d'armes... oui, le cow-boy moderne tâte du bazooka! Oui c'est violent, mais c'est drôle! Un peu comme Pulp Fiction de Tarantino. Et la musique est mythique! Un mélange de musique d'ambiance de restaurant thaïlandais et de la touche "démo" que l'on peut trouver sur les synthétiseurs Bontempi!
Des décors acidulés, des plans que l'on croirait tout droit sortis d'une BD ou d'un dessin-animé des années 40. Avec un petit côté roman-photo et mélodrame des golden years de Hollywood, ce film a tout pour devenir culte! Les dialogues sont drôles, à la limite du ridicule, mais totalement assumés, ce qui les rend délicieux! On se demande même si le réalisateur n'a pas filmé sous l'influence du LSD! Vous voyez la pochette de l'album "Sergeant Pepper lonely Hearts Club Band" des Beatles? Ben, The Tears of the Balck Tiger c'est ça, mais au Royaume de Siam! Je me suis éclatée!

samedi 24 mars 2012

FIFF 2012 - samedi 24 mars

Pour celles et ceux qui ne l'auraient pas compris, aujourd'hui samedi 24 mars, c'était le 1er jour du FIFF 2012! Ce fut une journée riche en émotions.

Blackthorn - Mateo Gil


Mon FIFF a commencé par la projection de ce film que j'avais déjà vu en DVD courant février. Mais le voir sur grand écran était juste un must! Les paysages prenaient leur pleine dimension et la bouille de Sam Shepard en Butch Cassidy à la retraite méritait que j'y fasse une halte.
Butch s'est retiré en Bolivie depuis une vingtaine d'années et se trouve à la veille de rejoindre son fils lorsqu'il croise la route d'Eduardo. Il se lie d'amitié avec ce dernier qui en fait lui ment sur ses réels desseins. Pour faire court, la vérité éclate et Butch entame sa dernière chevauchée. Un très beau film qui m'a permis de bien démarrer cette nouvelle édition du festival.


Histórias Que Só Existem Quando Lembradas - Julia Murat


Ce film a vu mes premières larmes de l'édition 2012.
Un petit village perdu dans la campagne brésilienne où le temps s'est arrêté. Les habitants sont enfermés dans leurs habitudes, les scènes se répètent au quotidien, inlassablement. Le café du matin, la discussion sur le temps, l'office religieux, l'entretien de l'entrée de la porte du cimetière, le repas en commun précédé du bénédicité, la lettre à l'époux disparu. Jusqu'au jour, où ayant suivi la ligne de chemin de fer, une jeune photographe arrive au village. Sa jeunesse, son émancipation, soulèvent l'étonnement et déstabilisent un peu cette routine. Vient alors le temps des questions, des confidences, de l'apprentissage des gestes simples, comme faire le pain. Un questionnement sur la vie, sur la mort.
Ce film, le premier de Julia Murat, m'a beaucoup émue, surtout de par sa simplicité. Pas de chichis, la réalisatrice va directement à l'essentiel. De beaux visages vieillissants extrêment bien mis en valeur qui contrastent avec la fraîcheur de celui de la jeune photographe, qui malgré tout, il faut bien l'admettre, est quand même un peu paumée.
Cerise sur le gâteau, quelques personnes, manifestement de culture brésilienne, étaient présentes dans la salle et on entendait fredonner certaines chansons, que ce soit celles de l'office religieux ou celle que la jeune photographe fait écouter à son hôtesse. Cela a rajouté de la magie et de l'intimité à ce très beau moment.

Tilaï - Idrissa Ouedrago

Là je n'ai pas compris. La sauce n'a pas pris. Je suis restée 1heure, perplexe dans mon fauteuil, puis j'ai quitté la salle. Ce film a pourtant décroché le Grand Prix du jury au Festival de Cannes en 1990. Je n'ai pas accroché. Mystère...



Sal - Diego Rougier

J'étais très impatiente de voir Sal sur grand écran, ayant déjà eu la chance de le voir dans le cadre de mon travail, mais sur mon laptop... ce qui, il faut bien le dire, ne rend pas de la même façon que sur grand écran! Je m'étais déjà pris une claque sur le portable, mais alors là, sur grand écran et en version numérique, je n'en suis toujours pas revenue!
Un film incroyable, avec une photographie sublime, une très belle mise en scène, une réalisation originale. Bref, Sal m'a conquise!
Avant la projection, j'ai eu la chance de croiser son réalisateur, Diego Rougier. J'ai pu lui dire que j'avais beaucoup aimé ce 1er long métrage et que j'avais hâte de découvrir son prochain film. Il m'a confié qu'il était prévu pour 2013. Il était accompagné de Javiera Contador, actrice et productrice.
J'ai pu leur faire part du fait que j'avais vu deux de leurs courts-métrage ( Escorbo et Debut y Despedida) et que le second m'avait émue aux larmes. Ce fut un bel échange.


 

Cuchera - Joseph Israel Laban

Je n'ai pas pu assister à cette projection, la cérémonie d'ouverture m'en a empêchée.
Bon, c'est pas tout ça, mais cette nuit, on passe à l'heure d'été... donc 1 heure de sommeil en moins, zou au lit!

Votre Cinécution