samedi 15 septembre 2012

ALL THAT REMAINS - Valentin Rotelli et Pierre-Adrian Irlé- 2011




Ellen (Isabelle Caillat) sort d'un hôpital de Tokyo. Son premier geste est d'appeler son frère pour lui dire que tout va bien. Son frère jumeau, Ben, vit en Californie. Ellen est malade et on la soupçonne assez rapidement de ne pas révéler la gravité de son état de santé, pour préserver ses proches qui sont à des milliers de kilomètres d'elle, de l'autre côté du Pacifique.
 
Au Japon, Ellen croise Nakata. Nakata (Toshi Toda) en marre de son travail et aspire à réaliser ses rêves de jeunesse: devenir photographe et voir les rochers d'Umikongo. Il prend Ellen en stop et ensemble ils font le voyage vers les fameux rochers. Ellen voit son état s'aggraver tandis que Nakata découvre petit à petit la liberté. Chacun à sa façon exprime ses rêves.





 
Sur la côte ouest des Etats-Unis, Ben (Travis Shakespeare) longe le pacifique pour rejoindre les falaises mystiques de Big Sur. Il doit s'acquitter d'une mystérieuse mission: faire une offrande à une sirène. Sur sa route, il prend en stop Sara (Olga Rosin). Sara est bavarde et cela contrarie le jeune homme. Ben et Sara traversent la Californie et ne cessent de s'enguirlander. Ils finissent par rejoindre les falaises de Big Sur où Ben s'acquitte de sa promesse et espère réaliser un voeu.
 
Quatre personnages au carrefour de leur existence.
 
 
Ces deux road movies parallèles nous perdent un peu en chemin. Plusieurs hypothèses naissent sans qu'aucune ne s'avère juste. On peine à comprendre ce qui lie les quatre personnages, faute d'indices. On suit ces deux couples pour le moins improbables, mais on ne sait pas vraiment ce à quoi ils aspirent ni ce vers quoi ils roulent. On sait juste qu'ils vont se retrouver des deux côtés de l'océan Pacifique. Ce film surprend par une fin décalée à laquelle personnellement je ne m'attendais pas. C'est à ce moment précis que l'émotion m'a saisie et j'avoue avoir beaucoup pleuré.
Je regrette cependant de ne pas avoir eu d'émotions plus tôt dans l'histoire. A une exception près: la légende de la sirène de Big Sur. Légende qui voudrait que la sirène nous appelle et qu'elle nous propose deux choix: le premier, passer une nuit de sexe inoubliable avec elle et le second, ne pas l'embrasser et la laisser repartir vers son père Poséïdon, lequel nous rendrait l'âme d'une personne disparue. Jolie légende qu'Ellen et Ben racontent en parallèle à leurs compagnons de route.

 
 
Je ne suis pas très fan de la photographie et la réalisation non seulement ne surprend pas, mais anesthésie quelque peu. Dommage, car c'est un film ambitieux.
Malgré tout, j'ai aimé ce film. Il a eu sur moi un effet puissant qui m'a laissée assise dans mon fauteuil de longues minutes après la fin du générique, toute recroquevillée sur moi-même. Il y a des films comme ça, qui font résonnance. C'est une belle et touchante histoire, et j'aime les belles histoires, même si elles sont tristes.
 
 

 

Notes d'intention des deux réalisateurs

 
"All that remains"dépeint l’histoire de quatre personnages au carrefour de leur existence. La route et les paysages qui évoluent – du chaos urbain de Los Angeles et Tokyo à la nature sauvage de la côte de l’océan Pacifique – font écho à la vie intérieure des personnages, que leur voyage initiatique éclaire progressivement.
Nous avons développé un processus de création très personnel pour "All that remains", à la recherche d’une forme narrative unique. Avec la volonté d’aller au-delà des méthodes traditionnelles de mise en scène, nous avons continué le travail que nous avions amorcé sur nos courts-métrages précédents, et dont l’objectif était de capturer les nuances les plus infimes des personnages en filmant leur performance dans des conditions physiques et émotionnelles aussi proches que possible de la vie réelle. Notre intention était ici d’effacer toute trace de « conscience du jeu» dans les dialogues et les comportements des personnages. Nous avons cherché à obtenir des comédiens un jeu aussi naturel que possible en leur faisant vivre littéralement les scènes.
Pour atteindre cet objectif, nous avons tourné les scènes chronologiquement et révélé l’histoire aux comédiens jour après jour. Cela a permis aux acteurs de découvrir le scénario comme on découvre des événements qui surgissent au quotidien, parfois inattendus. Comme les spectateurs, les acteurs eux-mêmes ne savaient pas où le film les amenait, et ils ont par conséquent mêlé leurs émotions avec celles des personnages qu’ils incarnaient. Cette quête de la spontanéité des comédiens a été rendue possible grâce à un travail d’appropriation des personnages très en amont. Cette recherche de fond sur les personnages nous a permis d’incorporer des éléments de biographie qui les rapprochaient au maximum de la vie émotionnelle des acteurs. Cette méthode de travail a aussi donné l’opportunité aux comédiens d’improviser et ainsi de contribuer activement à l’histoire, le résultat de cette collaboration constituant la narration finale.

Film contemplatif, spontané, porté par une structure inattendue et des personnages forts, "All that remains" reflète pleinement notre ambition d’explorer des êtres dans l’intimité de leurs émotions à certains des moments les plus fragiles que la vie leur réserve.
 
 
 
Votre Cinécution

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