dimanche 24 mars 2013

FIFF 2013 - Samedi 23 mars 2013

Voilà, dernier billet pour cette édition 2013 du Festival International de Films de Fribourg. Une grande cuvée. Comme vous avez pu le lire dans mes précédents billets, ce fut une semaine riche en émotions, en rencontres, en clins d'yeux, en situations cocasses. Une des situations les plus cocasses a eu lieu hier soir, lorsqu'entre deux séances (en fait en attendant celle de 22h30), j'ai décidé de m'asseoir quelques instants sur les canapés moelleux de Cap'Ciné. Ces canapés, je les ai soigneusement évités ces derniers jours, le risque d'endormissement étant trop élevé. Et bien, cela n'a pas manqué : d'assise, je me suis retrouvée à moitié couchée sur le canapé. Sans m'en rendre compte, j'ai piqué du nez pour faire un petit somme. A mon réveil, en sursaut cela va de soi, au-dessus de la poubelle pour les bouteilles en PET, à 30 cm de moi: Eric Cantona qui signait des autographes entouré d'une vingtaine de personnes... et bibi qui se réveille, les yeux collés et bouffis. Oui, mesdames, cela sera certainement la première et la dernière fois que je verrai Cantona à mon réveil. Grand moment de solitude, mais merveilleux souvenir.
Et sinon, jour de clôture oblige, mon programme est plus anémique que les jours précédents. Anémique, mais pas ennuyeux pour un sou!

KONG CURLING - Ole Endresen - Norvège 2011



Pourquoi ne pas aller voir des norvégiens jouer au curling? A priori, rien de bien original, sauf que dans le cas précis, ils sont tous complètement dingues!

Truls Paulsen est un champion de curling. Il a tout gagné. Complètement névrosé et obsédé par des détails insignifiants, un jour, il perd la tête et s'en prend à un arbitre. Direction l'hôpital psychiatrique. Il y restera 10 ans, avec interdiction totale d'avoir du contact de près ou de loin avec tout ce qui se rapporte au curling. Il ressort de l'hôpital avec une liste de médicaments longue comme un bras et l'obligation d'être sous tutelle. Sa tutrice, ce sera sa femme. Une mégère ignoble et castratrice, qui n'a d'yeux que pour Pelle, son chien. Lorsque Truls apprend que Gordon, l'homme qui l'a élevé et initié au curling, doit subir une grave opération, mais qu'il n'a pas les moyens de la payer, il n'y a qu'une seule solution: reformer le "Team Paulsen" et gagner le championnat.

Le "Team Paulsen" est composé d'un obsédé sexuel, d'un passionné d'ornythologie, d'un insomniaque et bien sûr de Truls. Arriveront-ils à gagner? Truls saura-t-il gérer ses névroses?

Ce film est un régal. Un anti-dépresseur bienvenu alors que le printemps se fait attendre. Un mélange des Frères Cohen pour l'humour et de Wes Anderson pour le côté dragée au poivre. Totalement délirant. Pour ceux qui ont vu "The Big Lebowski" et qui se souviennent du personnage de "Jesus", en survêtement mauve sur la piste de bowling, et bien vous prenez le même type de gars et vous le mettez sur la glace.

Absolument hilarant, ce film a fait de cette séance de midi, une véritable séance de minuit: la salle, pleine comme une oeuf, pleurait de rire, applaudissait, sifflait. Un grand moment.
 
 
 

HISTORIAS QUE SO EXISTEM QUANDO LEMBRADAS - Julia Murat - Brésil 2011

 
 
Je ne pouvais pas ne pas revoir un des films qui m'avait le plus touchée l'an passé.
 
Un petit village perdu dans la campagne brésilienne où le temps s'est arrêté. Les habitants sont enfermés dans leurs habitudes, les scènes se répètent au quotidien, inlassablement. Le café du matin, la discussion sur le temps, l'office religieux, l'entretien de l'entrée de la porte du cimetière, le repas en commun précédé du bénédicité, la lettre à l'époux disparu. Jusqu'au jour, où ayant suivi la ligne de chemin de fer, une jeune photographe arrive au village. Sa jeunesse, son émancipation, soulèvent l'étonnement et déstabilisent un peu cette routine. Vient alors le temps des questions, des confidences, de l'apprentissage des gestes simples, comme faire le pain. Un questionnement sur la vie, sur la mort.
Ce film, le premier de Julia Murat, m'a beaucoup émue, surtout de par sa simplicité. Pas de chichis, la réalisatrice va directement à l'essentiel. De beaux visages vieillissants extrêmement bien mis en valeur qui contrastent avec la fraîcheur de celui de la jeune photographe, qui malgré tout, il faut bien l'admettre, est quand même un peu paumée.
 
Une nouvelle fois, j'étais profondément émue par la beauté de ce film, par la dignité de cette veille femme qui quelques heures seulement avant sa mort se réapproprie son corps.


Votre Cinécution

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