Quelle journée, mais quelle journée! Je suis allée d'un éclat de rire à un autre, pour finir en apothéose un verre de "Beauregard" à la main et le plus grand fou rire de ces 2 dernières semaines grâce à mon ami "S". Mon ami "S" est un grand cinéphile fribourgeois avec lequel régulièrement nous échangeons, souvent avec passion et pertinence, cela va de soi (merci de faire preuve de 2ème voire de 3ème degré...). Donc, mon ami "S", visiblement en pleine forme et en pleine possession de ses moyens, dans le cadre d'une discussion sur les westerns (moment nostalgique à se remémorer les films vus l'an passé dans la section CINEMA DE GENRE consacrée aux dits westerns), me sort la phrase la plus hautement philosophique de l'année, que même Nietzche ne saurait renier : Dans chaque bon western, il y a un "übermensch" . Et le voilà de me parler de Clint Eastwood, James Coburn, et même Yul Brynner qui a eu, selon lui, son moment de "übermenschitude" dans "
Les sept Mercenaires". Des héros tannés, indestructibles, que rien n'arrête et qui n'ont peur de rien. C'est pourquoi, toujours selon mon ami "S", John Wayne, on n'y croit pas. Et sinon, aujourd'hui, j'ai vu des films ouzbeks, mais pas que.
Roya est une jeune femme dans la vingtaine, elle est célibataire et partage une chambre dans un centre d'accueil avec trois autres jeunes femmes. Surendettée, elle est mise sous pression par ses créanciers et essaie de trouver des solutions pour obtenir de l'argent. Une opportunité s'offre à elle, celle de rentrer dans un système proche du "jeu de l'avion", mais il faut un investissement de départ, lequel lui fait défaut. Elle tente de jongler avec ses différents crédits... Se dépatouiller en tant que femme dans une société phallocrate n'est pas chose aisée. S'ajoutent à ça une grossesse non désirée et une santé fragile, Roya doit prendre des décisions bien difficiles.
"It's a Dream" est un film qui a été montré pour la toute première fois en fin d'année passée au Festival des 3 Continents de Nantes. Je l'ai déjà dit sur ce blog, et je le répète, ce cinéma iranien possède une force impressionnante. Et lorsqu'il s'inspire d'un autre cinéma, féroce, celui de Cristian Mungiu, cela donne naissance à de petits bijoux comme "It's a Dream".
A revoir lundi 18 mars à 16h45 au Cap'Ciné 5 et le samedi 23 mars à 14h15 au Rex 3, dans le cadre d FIFF.
A BRAND NEW LIFE - Ounie
Lecomte - Corée du sud 2009
Seoul, 1975. Jin-hee a 9 ans et passe tout son temps avec son papa. Elle se colle à lui lorsqu'ils se promènent en bicyclette. Son papa, c'est sa seule famille. Jusqu'au jour où ce dernier l'abandonne dans un orphelinat catholique. La fillette découvre la tristesse, la solitude. Les premiers temps à l'orphelinat sont durs : elle refuse de manger, a des envies de fuite et espère que son papa reviendra la chercher. Mais il n'en est rien. Se nouent alors des amitiés avec d'autres fillettes de l'orphelinat, des promesses de "partir ensemble" comme soeurs dans une même famille donne de l'espoir et consolent quelque peu. Tout cela est sans cesse brisé par le départ de certaines. La petite Jin-hee s'accroche jusqu'au jour où la promesse d'une vie meilleure, ailleurs, la séparera à jamais de ses camarades.
Filmé à hauteur d'enfant, "A brand new Life" touche profondément. On ne peut pas rester insensible à la performance de la petite Kim Sae-Ron qui à chaque fois qu'elle pleure, nous déchire le coeur.
Ce film est également largement inspiré par la vie de la réalisatrice, Ounie Lecomte, qui est née à Séoul en 1966 et qui a été adoptée par une famille française alors qu'elle avait 9 ans.
A revoir mardi 19 mars à 12h15 au Rex 1, dans le cadre du FIFF.
THE YURT - Ayub Shahobiddinov
- Ouzbékistan 2007
Autant vous dire que jusqu'à aujourd'hui 16h30, je ne connaissais rien, mais alors rien du tout du cinéma ouzbek. Et j'avoue ne pas avoir été particulièrement touchée. J'ai certes rigolé de bon coeur à 2-3 reprises, certaines situations étant cocasses, mais voilà, en gros, ce film m'a laissée indifférente. Ça arrive, et en soi, ce n'est pas très grave.
L'histoire est toute simple : un père et son fils vivent isolés dans la montagne. Ils élèvent des chèvres et des moutons. Le fils a des envies d'ailleurs, des envies de modernité. Ainsi, la télévision fait son apparition dans la yourte et hypnotise le jeune homme qui désormais ne fera rien d'autre de ses journée qu'être scotché devant le petit écran. Ébranlé par un échec amoureux, mis face à face avec sa lâcheté, il décide de partir s'enrôler dans l'armée. La vie des deux hommes en sera inévitablement chamboulée.
A revoir lundi 18 mars à 15h15 au Cap'Ciné 6, dans le cadre du FIFF.
ROAD UNDER THE SKIES - Kamara Kamalova - Ouzbékistan 2005
Ce film est un poème. Il raconte, de manière hautement symbolique et imagée, la naissance de l'amour entre un homme et une femme. Très peu de dialogues, l'homme et la femme échangent principalement en chantant. De très belles images, comme cette ombre de main de femme qui caresse le dos de son amoureux... superbe. Navigant entre rêveries et réalité, "Road under the Skies" m'a totalement embarquée. Truffé de symboles universels comme le jardin d'Eden, la pomme et le serpent, la tentation, et d'autres symboles propres à la culture ouzbèke et dont la force m'a certainement échappée, mais que j'ai interprétés à ma façon, ce film est un bonheur pour celui qui a le courage de s'y abandonner. Pas toujours facile pour certains d'accepter de s'abandonner à un film et de laisser son esprit être happé. Essayez, ça vaut la peine quelques fois.
La réalisatrice, Kamara Kamalova, était présente à la projection. Un tout petit bout de femme, membre du Jury international, plein de délicatesse. Je me réjouis de voir ce que la sensibilité toute particulière de cette femme va apporter au Jury.
Le 21 mars, jour du printemps Navrouz, ce film est diffusé plusieurs fois par jour en Ouzbékistan. C'est le début des travaux aux champs. Cependant, depuis l'indépendance, en 1991, la célébration de Navrouz a acquis une nouvelle envergure, une nouvelle profondeur. C'est devenu la fête nationale de l'amitié, de l'union, de la fraternité de tous
les peuples. Finalement "Road under the Skies" est une histoire d'amour universelle.
Malheureusement, suite à un méli-mélo de bobines, "Road under the Skies" a débuté avec presque 45 minutes de retard, ce qui fait que j'ai raté "After the Curfew" que je devais voir à 20h30. Et, un repas chaud, un verre de vin rouge et une discussion sur les westerns plus tard, j'ai aussi raté le début d' "Abdullajon"... mais un festival, c'est aussi un lieu de rencontres, d'échanges, n'est-ce pas? Donc, j'ai échangé et j'ai rencontré.
Bonne nuit et à demain!
Votre Cinécution
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