mercredi 20 mars 2013

FIFF 2013 - Mardi 19 mars 2013

Voilà, déjà à la moitié du festival. La fatigue commence à se faire sentir. J'en veux pour preuve mon téléphone de presque une demie-heure avec mon amie Ariane Ferrier:  j'ai ri et gloussé comme une pintade, ce qui l'a bien fait rire à l'autre bout du combiné.  En fait, ce n'est pas tant le nombre de films ou la longueur des journées qui fatiguent, mais ce sont toutes les émotions qui se succèdent. Une espèce de grand huit émotionnel. Et moi qui suis une véritable éponge, j'aurais besoin d'être pressée chaque soir... Aujourd'hui, à la sortie de "Klip" de Maja Milos, j'avoue, j'ai craqué. Fatiguée, émotionnellement vidée par une succession de films puissants, j'ai fondu en larmes. Et ça m'a fait du bien: l'éponge s'est vidée. Voici ce que le métazoaire que je suis à vu aujourd'hui...
 
 

YOUR TIME IS UP - Kim Sung-Huyn - Corée du sud 2012

 
 
Un thriller shakespearien d'une force incroyable. Une histoire que le théâtre élisabéthain ne saurait renier: usuriers, bagarres dans des tavernes, duels, vengeances, mises à mort, amour. Autant de thématiques que l'on voit ici transposées dans la Corée du sud actuelle.
 
Deux frères vivent sous le même toit. La cohabitation n'est pas très sereine. Le cadet ne fait pas grand chose de ses journées, il s'endette un peu auprès de tout le monde, auprès de son aîné également lequel lui demande de lui rembourser son prêt rapidement. Or, il s'avère que le cadet a donné cet argent à une tenancière de bar et qu'il lui sera impossible de retrouver cet argent. L'amour qu'il porte à cette jeune femme va le mener à sa perte. Son frère décide alors de le venger.
 
A revoir mercredi 20 mars à 17h au Cap'Ciné 1 et jeudi 21 mars à 17h au Rex 1, dans le cadre du FIFF.
 
 
 
 
 

EL LIMPIADOR - Adrian Saba - Pérou 2012

 
Quel coup de coeur, mais quel coup de coeur! Adrian Saba réinvente le "film de virus" avec une intelligence rare et une finesse incroyable.
 
Eusebio est un homme d'une cinquantaine d'années, qui travaille comme nettoyeur. C'est-à-dire qu'il nettoie tous les endroits où des morts sont retrouvés, scènes de crimes ou d'accident. C'est un homme solitaire, dont le quotidien est fait d'habitudes. Un jour, alors qu'il est en train de nettoyer un appartement où une personne est décédée des suites d'un virus foudroyant qui touche Lima, il découvre, dans un placard, un tout jeune garçon : Joaquin. Eusebio recueille cet enfant chez lui en attendant de trouver un membre de sa famille qui pourrait en prendre soin. Pour la première fois de sa vie, il va devoir s'ouvrir aux autres. Une belle histoire d'amitié, de tendresse.
 
A revoir vendredi 22 mars à 22h15 au Cap'Ciné 5, dans le cadre du FIFF.
 
 
 
 

AS ONE - Moon Hyun-Sung - Corée du Sud 2012

 
 
"En 1991, les deux gouvernements coréens décident de former une équipe nationale féminine unifiée aux championnats du monde de tennis de table qui se sont tenus à Chiba, du 24 avril au 6 mai - insufflant ainsi une vigueur nouvelle aux échanges culturels et sportifs intercoréens, tout en écrivant une nouvelle page de la "diplomatie du ping-pong" qui avait accompagné le réchauffement des relations sino-américaines dans les années 1970. Alors que les deux équipes coréennes n'avaient pas réussi à remporter le titre de champion du monde en concourant séparément, en étant défaites par les Chinoises alors en route pour un neuvième titre consécutif, ce résultat sera enfin obtenu en 1991 par les Sud-Coréennes Hong Cha-ok et Hyun Jung-hwa et les Nord-Coréennes Yu Son-bok et Ri Bun-hui (dont le nom est orthographié Li Bun-hui au Sud). Malgré la rivalité qui opposait les joueuses vedettes Ri Bun-hui et Hyun Jung-hwa, les deux femmes devinrent amies et leur complicité contribua grandement à l'obtention du titre de championnes du monde.
Lorsque la Nord-Coréenne Ri Bun-hui apprit qu'elle concourrait avec sa rivale sud-coréenne Hyun Jung-hwa aux championnats du monde de tennis de table de Chiba dans une équipe coréenne unifiée, la réaction de la future médaillée olympique fut négative. Elle considérait Hyun Jung-hwa comme moins douée techniquement, et les premiers entraînements furent marqués par des accrochages.
Puis les deux championnes apprirent à se connaître et à s'estimer. Contre toute attente, elles devinrent amies intimes."
 
Ce texte, issu du site internet de "l'Association d'amitié franco-coréenne" est le résumé de ce film, qui va bien au-delà du simple film de sport. Ou comment des êtres humains réussissent à s'entendre, s'apprécier, à se lier d'amitié, là où des gouvernements sont incapables ne serait-ce que d'entrer en discussion. Les évènements de ces derniers jours nous le confirment une fois de plus, l'entente entre la Corée du Nord et la Corée du Sud ne tient qu'à un cheveu.
 
A revoir vendredi 22 mars à 12h15 au Rex 3, dans le cadre du FIFF.

 
 
 

DIAS DE PESCA - Carlos Sorin - Argentine 2012

 
Marco Tucci, la cinquantaine, décide de s'offrir un break. Il décide donc de partir, seul, en Patagonie pour pêcher le requin. Son périple l'amène a faire de bien belles rencontres, et plus particulièrement à retrouver sa fille qu'il n'avait pas vu et avec qui le contact avait été rompu pendant de nombreuses années. La rencontre avec Ana ne se passe pas forcément comme ce tout jeune grand-père l'aurait souhaité. Cependant, un évènement inattendu va lui confirmer que malgré tout ce qui s'est passé, le lien qui le lie à sa fille n'est pas totalement rompu.
 
Merci à Carlos Sorin pour ce très beau film d'une très belle humanité. On rit, on pleure et on a qu'une seule envie, partir à la découverte de la Patagonie. Un vrai voyage. Merci.
 
Malheureusement, plus de projection dans le cadre du FIFF. Pas de sortie suisse prévue pour le moment.
 
 
 
 
 
 

KLIP - Maja Milos - Serbie 2012

 
 
C'est l'histoire de Jasna, une adolescente de 16 ans qui s'ennuie. Elle occupe son temps à se filmer avec ses copines, dans des postures lascives et suggestives. Le rapport à la sexualité est ambivalent. Ces jeune filles sont littéralement obsédées par le sexe : elles parlent fellations, glands, pénis, osent certaines approches saphiques. Le jour où Jasna tombe amoureuse de Djole, un gars très en vue dans son collège, elle en perd la notion de sa propre dignité. Djole se révèle être un manipulateur qui rabaissera sans cesse la jeune fille et l'avilissant notamment dans des jeux sexuels dégradants.
 
La réalisatrice, Maja Milos, appelle un chat, un chat. Les images sont crues, les scènes sexuelles ne sont pas simulées. Le vocabulaire est direct et clair: queue, chatte, baise... En même temps, c'est le vocabulaire de nos ados. Nos ados confrontés toujours plus vite aux images pornographiques qui altèrent la vision de ce qu'est la sexualité, la relation entre un homme et une femme. Ces jeunes hommes, conditionnés par des images qui relèguent la femme à la seule condition d'objet sexuel, en deviennent détestables. Ces jeunes filles qui n'ont plus d'identité propre, mais qui se la fabrique à travers des images de femmes provocatrices, dans les clips musicaux par exemple, se transforment en petites pétasses aguicheuses totalement paumées et inconscientes, non seulement de leur féminité, mais de l'effet que cette dernière peut avoir sur leurs congénères. Mais comme dirait les adeptes de la "Slut Walk" : this is a dress, not a yes.
 
Ce film devrait être diffusé à nos ados, dans les collèges et dans les dernières années de cycles d'orientation, à l'heure ou le bullying est omniprésent. C'est un film brutal, mais nécessaire et indispensable!
 
Ce qui m'a personnellement le plus choquée, ce n'est pas le film et ses images choc, à mon âge on a déjà vu le loup, non, c'est la réaction de certains jeunes adultes présents dans la salle. Leurs rires lors de certaines scènes m'ont interpellée. Et c'est pourquoi, je le répète, ce film devrait être projeté à nos ados pour que ces rires inquiétants cessent.
 
 
Votre Cinécution
 
 
 
 
 
 

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