« La femme est l’avenir de l’homme »
écrivait Aragon. Le FIFF a dévoilé le programme de sa 30ème édition,
et peut-être que cette maxime du poète français a traversé l’esprit des
organisateurs durant la préparation de cette édition anniversaire. Allez savoir ?
Les femmes seront donc à l’honneur.
Fortes, combattantes, pionnières dans leur art, douces, amoureuses, aventurières,
belles. Toutes les facettes de la féminité pourront être admirées dans
différentes sections qui leur font honneur.
Parmi les 80 invités, deux femmes de prestige :
Sophie Hunger et Marthe Keller. Le public fribourgeois aura le plaisir de les
rencontrer le samedi 12 mars. Si Sophie Hunger parlera de la place des femmes
dans le milieu de la musique, deux forums tenteront de répondre à la question
de la place occupée par les femmes au cinéma, tant devant la caméra, que
derrière. A ce propos, à la fin du mois de mars, vous pourrez découvrir sur ce
blog différents témoignages de femmes actives dans le milieu cinématographique.
Des comédiennes, des réalisatrices, des productrices, des « techniciennes »,
des journalistes et des historiennes du cinéma vous parleront de l'image de la
femme dans les films, de l’évolution de cette image et surtout de la
représentation des femmes dans les différents corps de métiers liés au cinéma.
Rendez-vous fin mars, donc.
Retour au FIFF ! 127 films
sont programmés, en provenance de 62 pays. Un record !
Comme chaque année, se retrouver
face à un tel éventail de possibilités, ça fiche le tournis ! La compétition
internationale de longs métrages offre toujours des perles à celles et ceux
qui savent être curieux, qui n’ont pas peur d’entrer dans des salles où tout
leur est inconnu, du réalisateur à l’actrice principale. Rares cependant sont les
déceptions. N’oublions pas que certains noms prestigieux du cinéma
contemporain ont fait leurs armes à Fribourg ! Apichatpong Weerasethakul –
qui entre temps se fait appeler « Joe » alors que j’ai bossé des mois
pour réussir à prononcer son nom -, Abderrahmane Sissako ou encore Haifaa
Al-Mansour, première femme réalisatrice saoudienne qui avait ému toute la cité
des Zaehringen avec son bouleversant WADJDA. Le
plaisir de retrouver parmi les sélectionnés, des noms connus, comme celui de
Mahmoud Ghaffari qui vient présenter son nouveau film HAIR ou encore Plà
Rodrigo et son A MONSTER WITH A
TOUSAND HEADS.
Vous ne resterez certainement pas insensibles à l’histoire de Maria,
enfant-soldat et objet sexuel pour guerilleros dans ALIAS MARIA de José
Luis Rugeles ou encore serez-vous bouleversés par la beauté visuelle de SITI d’Eddie
Cahyono. Bref, mille et une raisons de faire une sélection dans cette section.
HAIR - Mahmoud Ghaffari |
Les sections parallèles offriront
l’occasion de (re)voir sur grand écran, des standards du cinéma au féminin. D’Ida
Lupino à Jane Campion, en passant par Alice Guy ou Mira Nair, des goûts et des
saveurs d’ailleurs et des portraits de femmes qui ont traversé les ans. Ainsi,
toutes sections parallèles confondues, vous ferez connaissance avec la mère de
Barack Obama dans OBAMA MAMA
de Vivian Norris, avec cette jeune boxeuse afghane qui rêve de participer aux
JO dans BOXING FOR
FREEDOM, ou encore découvriez-vous comment deux femmes entrent en résistance avec force et courage dans DIRTY WOLVES. Un
peu de provocation aussi, avec la projection du documentaire fictif NO MEN BEYOND THIS POINT
qui imagine une société où les femmes enfanteraient seules et que des
filles, et où l’homme s’éteindrait, en douceur, pour laisser la place à
une société et une humanité exclusivement féminines.
Vous redécouvrirez avec émotion,
les films d’Ida Lupino, première femme réalisatrice de films noirs avec la projection de quelques-uns de ses chefs-d’œuvres : NEVER FEAR, OUTRAGE, THE BIGAMIST ou
encore THE HITCH-HIKER.
Des films qui ont marqué l’histoire du cinéma.
Ida Lupino |
Le plaisir aussi de voir sur
grand écran, certains monuments cinématographiques, trop rares en projection,
même dans les ciné-clubs : A WOMAN UNDER THE INFLUENCE
de John Cassavetes, le trop peu connu AN ANGEL AT MY TABLE
de Jane Camion, le merveilleux CLEO DE 5 A 7 ou
LES PLAGES D’AGNES,
tous deux d’Agnès Varda, première femme réalisatrice de la nouvelle vague.
Pas de flonflons pour cette
édition anniversaire, mais un retour aux sources. A ces films qui
nous ont fait aimer le cinéma, qui font qu’on le découvre à nouveau avec les
jeunes réalisateurs audacieux qui prennent des risques, incommensurables pour
certains , afin de faire exister leurs œuvres. A l’image de ces femmes
réalisatrices africaines à qui une section est consacrée. Le continent africain peine déjà à faire exister son
cinéma « masculin », plus exactement à le faire diffuser, par manque
de réseau, alors imaginer le combat dément de ces femmes !
Mon plaisir coupable sera cette
année d’assister à une des deux projections de GONE WITH THE WIND. Scarlett O’Hara,
ses froufrous, ses manigances, mais aussi sa force de caractère. Pour la
première fois sur grand écran en ce qui me concerne.
Et comme chaque année, des
soirées à thèmes, des séances de minuit - pour prolonger le plaisir -, des débats, une exposition. Et qui pourrait mieux parler des
femmes que celui qui en a fait sa source d’inspiration ? François Truffaut
est à l’honneur depuis le 3 mars à la Fondation
APCd à Marly, dans une exposition qui lui est consacrée : TRUFFAUT
PASSIONNEMENT. Cette exposition, sous la direction de Serge Toubiana
est à voir jusqu’à fin mai. Un papier lui sera consacré dans le courant de la
semaine, avec comme invité, Philippe Clerc, directeur de la fondation.
Je ne peux que vous souhaiter d’être
curieux, d’oser vous confronter à l’inconnu, de débattre, de vous questionner,
même si quelques fois ça pique un peu.
Et n’oubliez pas, les chroniques seront quotidiennes, du 11 au 19 mars !
Et n’oubliez pas, les chroniques seront quotidiennes, du 11 au 19 mars !
ST / 6 mars 2016
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