Quelle journée ! Outre le retour du soleil, ce fut une journée
placée sous le signe des rencontres. Des
rencontres prévues, comme celle avec Patrick Ferrier, frère d’Ariane Ferrier,
mon amie de cœur, et des rencontres imprévues, surprenantes, comme retrouver,
après 17 ans, Paulo Dos Santos, multi-talent
de son état, ou encore les organisateurs du Festival
du Film Francophone d’Helvétie de Bienne dans le funiculaire qui me mène à
Orselina. Fréquenter des festivals, quels qu’ils soient, seule, offre ce genre
de possibilités. C’est la liberté totale, et surtout la curiosité, l’amour des
gens qui me permettent de faire de telles rencontres. Et qui plus est, moi qui
souhaitais avoir comme fil rouge « Les premières fois », étant donné
que c’est la première édition de Carlo Chatrian à la direction artistique, le
hasard m’a permis de croiser un
festivalier, Emmanuel Pichon, qui est à Locarno pour la première fois. A
ce propos, vous pourrez lire dans les prochains jours, plusieurs entretiens
dédiés aux « premières fois » : Kaspar Schiltknecht,
réalisateur, qui nous parlera de son film « Bonne Espérance »
sélectionné dans la section Pardi di domani, Céline Cesa, comédienne, qui a
participé à ce film et l’entretien avec Emmanuel Pichon qui nous parlera de son
premier Locarno. Soyez attentifs,
suivez-moi et découvrez les émotions de ces personnes.
La joyeuseté du jour, je la dois
à George Cukor. Je n’avais jamais vu The Women et après l’avoir
vu, je me demande comment j’ai fait pour avoir pu m’en passer. Ce film est jouissif ! La distribution
est remarquable, et chaque actrice incarne à la perfection son personnage,
notamment grâce à une direction d’acteurs, ou devrais-je dire d’actrices,
exceptionnelle. Norma Shearer, Joan Crawford, Rosalind Russel, Joan Fontaine,
Paulette Godard, autant de « bombes » pour croquer les femmes dans ce
qu’elles ont de plus délicieux et de plus détestable. Les dialogues sont
irrésistibles, les interprétations fabuleuses. C’est une comédie douce-amère où
les femmes en prennent pour leur grade, mais les hommes ne sont pas en reste.
Ce film, s’il existe en DVD, occupera une place de choix dans ma collection dès
mon retour de Locarno.
Le coup de cœur du jour va à L’Harmonie de Blaise
Harrison. Le talentueux réalisateur suisse, diplômé de l’ECAL, nous entraîne au
sein d’une société de musique, celle de Pontarlier plus précisément. Il dresse
les portraits touchants de plusieurs membres de la société. Tour à tour
intimiste, puis « rassembleur », ce documentaire autoporté, c’est-à-dire
dénué de tout commentaire, nous fait voyager au milieu d’une communauté qui
cherche en permanence l’accord parfait, qu’il soit humain ou musical. A voir,
même s’il consolide certains clichés, il apporte une touche de sensibilité à
cet univers trop peu connu et bien souvent moqué par ceux qui ne le fréquente
pas.
Aujourd’hui, j’ai aussi eu un
grand moment d’émotion lors du séance de presse, mais je ne pourrai vous parler
de ce film que demain.
Côté tapis rouge, La Piazza
Grande a accueilli ce soir Faye Dunaway qui s’est vue remettre le prix du
Leopard Club. Cette actrice, au charme particulier, qui fait peur à un de
mes amis, notamment dans Les Yeux de Laura Mars ,
a expliqué, pourquoi, selon elle, les gens aimaient tellement le cinéma. Bien
qu’elle ait admis n’avoir pas connu le Festival avant d’être contactée pour la remise
de ce prix, le public de la Piazza Grande lui a accordé un accueil chaleureux.
Elle reste une icône.
C’était aussi le grand retour du « cinéma
italien de qualité », pour reprendre les mots de Carlo Chatrian, avec la
projection de La Variabile umana de Bruno Oliviero. Silvio Orlando, qui incarne le commissaire Monaco, n'a pas su répondre à une question de Carlo Chatrian. Il a dit :"Il y a une dame qui nous suit depuis midi et qui remplit nos coupes de champagne. Il est très difficile pour moi de répondre" et d'enchaîner :"Le Tessin devrait revenir à l'Italie et ne plus se contenter d'être l'extrême sud d'un pays, mais devenir le nord d'un autre: l'Italie". Ambiance...
Le nouveau directeur
artistique du Festival a offert un cadeau au public de la Piazza en projetant
un Charlot en introduction. C’était un moment magique, qui a créé de grosses
envies chez moi, celles d’avoir un jour, une soirée sur la Piazza Grande avec
la projection d’un film muet et une musique live… Ceci est un appel à Carlo
Chatrian. Ce serait merveilleux...
A demain ? Oui, à demain.
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