Deuxième jour de festival. Il
pleut toujours. Je commence à m’inquiéter. Est-ce que le léopard perdrait son raaaaaoooouuuu
au profit d’un crrrroooooaaaa ? C’est
un peu la fête à la grenouille ici. Mais bon, comme je passe l’essentiel de mon
temps dans les salles obscures, le facteur météo, je m’en fiche un peu. Mais il
est vrai que les soirées sur la Piazza Grande sont humides et fraîches.
Ma journée a débuté avec un film
de la rétrospective Cukor. Ces rétrospectives, c’est vraiment quelque chose de
jouissif pour la cinéphile que je suis. Avoir l’opportunité de (re)voir des films
sur grand écran, c’est un plaisir presque indescriptible. Donc, What Price Hollywood ?
était au programme. Ce film, datant de 1932, est le fruit de la première
collaboration entre George Cukor et
David O. Selznick (producteur emblématique de la période dorée hollywoodienne, on
lui doit entre autre Autant en emporte le Vent
et Rebecca). Il raconte
l’ascension de Mary, jeune serveuse qui rêve de devenir actrice. Elle dévore
les magazines, se maquille comme les stars et rêve de convoler en justes noces
avec Clark Gable. Un jour, Max Carey, un célèbre réalisateur vient dans le café
où Mary travaille. C’est le début du rêve pour la jeune femme. Elle devient
célèbre, se marie avec un homme riche, devient maman. What Price Hollywood ?, c’est l’envers du décor du monde
hollywoodien, là où le strass fait place au stress, le rêve au désenchantement.
Il n’est cependant pas dénué d’humour.
Un autre Cukor était projeté
aujourd’hui : Justine. Un film à la
distribution magistrale : Anouk Aimée, Dirk Bogarde, Michael York,
Philippe Noiret et Anna Karina. Anna Karina était présente lors de la
projection pour nous parler de son travail avec Cukor. C’était très émouvant de
voir cette icône de la nouvelle vague assise à quelques sièges de moi. J’avais
plein d’images de films de Truffaut, Delvaux ou Rivette qui défilaient dans mon
esprit, de même que des chansons de Gainsbourg. Grand moment. Le film en
lui-même n’est pas transcendant, Cukor ayant dû prendre la main alors que tous
les extérieurs avaient déjà été tournés en Tunisie par un autre réalisateur,
dont le nom m’échappe. Complots, espionnage, amour et protectorat britannique
en Egypte vers la fin des années 30.
El Mudo,
de Daniel et Diego Vega est le premier film de la compétition internationale
que j’ai vu. Si on lit le catalogue, le film est plutôt prometteur et l’intrigue
intéressante : « Après une
courte enquête, la police conclut que le tir qui a failli tuer le fonctionnaire
de justice Constantino Zegarra n’était en fait qu’une balle perdue. Mais Constantino,
convaincu que quelqu’un a tenté de l’éliminer, ré-ouvre une enquête quie l’amène
bientôt à franchir les limites imposées par sa fonction pour prouver qu’il a
raison ». Ca fait envie, n’est-ce pas ? Et bien, je dois vous
avouer que j’ai piqué du nez après 10 minutes. Je me suis endormie. Et c’est
très rare. Donc, je ne peux vous parler d’El
Mudo.
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