vendredi 9 août 2013

#Locarno 66: épisode 2


Deuxième jour de festival. Il pleut toujours. Je commence à m’inquiéter. Est-ce que le léopard perdrait son raaaaaoooouuuu  au profit d’un crrrroooooaaaa ? C’est un peu la fête à la grenouille ici. Mais bon, comme je passe l’essentiel de mon temps dans les salles obscures, le facteur météo, je m’en fiche un peu. Mais il est vrai que les soirées sur la Piazza Grande sont humides et fraîches.

Ma journée a débuté avec un film de la rétrospective Cukor. Ces rétrospectives, c’est vraiment quelque chose de jouissif pour la cinéphile que je suis. Avoir l’opportunité de (re)voir des films sur grand écran, c’est un plaisir presque indescriptible. Donc, What Price Hollywood ? était au programme. Ce film, datant de 1932, est le fruit de la première collaboration entre  George Cukor et David O. Selznick (producteur emblématique de la période dorée hollywoodienne, on lui doit entre autre Autant en emporte le Vent et Rebecca). Il raconte l’ascension de Mary, jeune serveuse qui rêve de devenir actrice. Elle dévore les magazines, se maquille comme les stars et rêve de convoler en justes noces avec Clark Gable. Un jour, Max Carey, un célèbre réalisateur vient dans le café où Mary travaille. C’est le début du rêve pour la jeune femme. Elle devient célèbre, se marie avec un homme riche, devient maman. What Price Hollywood ?, c’est l’envers du décor du monde hollywoodien, là où le strass fait place au stress, le rêve au désenchantement. Il n’est cependant pas dénué d’humour.


Un autre Cukor était projeté aujourd’hui : Justine. Un film à la distribution magistrale : Anouk Aimée, Dirk Bogarde, Michael York, Philippe Noiret et Anna Karina. Anna Karina était présente lors de la projection pour nous parler de son travail avec Cukor. C’était très émouvant de voir cette icône de la nouvelle vague assise à quelques sièges de moi. J’avais plein d’images de films de Truffaut, Delvaux ou Rivette qui défilaient dans mon esprit, de même que des chansons de Gainsbourg. Grand moment. Le film en lui-même n’est pas transcendant, Cukor ayant dû prendre la main alors que tous les extérieurs avaient déjà été tournés en Tunisie par un autre réalisateur, dont le nom m’échappe. Complots, espionnage, amour et protectorat britannique en Egypte vers la fin des années 30. 





El Mudo, de Daniel et Diego Vega est le premier film de la compétition internationale que j’ai vu. Si on lit le catalogue, le film est plutôt prometteur et l’intrigue intéressante : « Après une courte enquête, la police conclut que le tir qui a failli tuer le fonctionnaire de justice Constantino Zegarra n’était en fait qu’une balle perdue. Mais Constantino, convaincu que quelqu’un a tenté de l’éliminer, ré-ouvre une enquête quie l’amène bientôt à franchir les limites imposées par sa fonction pour prouver qu’il a raison ». Ca fait envie, n’est-ce pas ? Et bien, je dois vous avouer que j’ai piqué du nez après 10 minutes. Je me suis endormie. Et c’est très rare. Donc, je ne peux vous parler d’El Mudo.






Dans la section Cinéastes du présent, The Dirties de Matt Johnson agit un peu comme un électrochoc. Le genre n’est pas nouveau (une espèce de docu-fiction à la Blair Witch Project ) et le thème non plus (harcèlement et humiliation dans le milieu scolaire), il n’empêche, c’est rondement mené. Ce film nous tient en haleine pendant 83 minutes. Mélange entre Elephant et Bowling for Columbine, The Dirties nous parle de Matt et Owen, deux super potes qui passent leur temps à tourner des petits films et à parler cinéma. Ils sont sans cesse humiliés et harcelés par une bande de mauvais garçons, The Dirties, et n’en pouvant plus, ils commencent à rêver de vengeance. Leur amitié tiendra-t-elle la route lorsque l’un des deux jeunes hommes pètera un plomb ? 




 Voilà, comme le veut la formule consacrée : à demain pour de nouvelles aventures !

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