Un Tiki qui pétille dans la bouche juste avant que tu ne partes en fou rire parce que tu te rends compte que tu as mis un trop gros morceau de Tiki dans ta bouche et que tu ne contrôles plus la production de mousse! Voilà, Moonrise Kingdom, c'est ça! Toute la nostalgie de l'enfance, ses jeux, ses espérances. Plein de tendresse et d'humour décalé. Des personnages loufoques et attachants. Des familles dysfonctionnelles et des réminiscences d'enfance inachevée. Le plus gros défaut? Celui qui met le film en danger de désamour? Le manque d'originalité! Anderson surfe sur ce qu'il connaît déjà et (ré)utilise ce qui a fait son succès précédemment. Certes, c'est beau, c'est bien filmé. Peut-être trop bien justement. Une obsession du détail qui fait qu'Anderson en oublierait presque de nous raconter une histoire.
Eté 1965. Suzy Bishop, 12 ans, passe son temps à lorgner son entourage au travers des ses jumelles qui ne la quittent pas. Elle est l'aînée d'une famille de 4 enfants, et la seule fille. Elle est colérique et s'évade en lisant des livres de magie empruntés à la bibliothèque et en écoutant Françoise Hardy. Sam Shakusky participe pour la nième fois à un camp de scouts. Il n'a pas d'amis et pas de famille. Il est orphelin et passe de famille d'accueil en famille d'accueil. Une année auparavant, ils ont un coup de foudre lors d'un spectacle à l'église. Ils entament une relation épistolaire et mettent au point un plan pour fuguer en amoureux. loin des adultes.
L'histoire de ces deux enfants va mettre en émoi toute une île. Ces deux-là s'aiment, de cet amour innocent et "formateur" tel qu'il peut l'être à 12 ans. Les premiers émois, les premiers baisers échangés avec maladresse, la découverte du corps de l'autre avec toute la pudeur et la gêne qui caractérisent cette période de vie. Un film d'aventure? Aussi. Sam en bon petit scout a toutes les techniques pour survivre en "terrain hostile". Cela va de sucer des galets pour produire de la salive pour s'hydrater à la façon très méthodique de monter un camp. Pour ceux qui ont lu Picsou Magazine, c'est vraiment à l'image du guide des Castors juniors. Alors oui, c'est charmant, c'est mignon, ça rappelle des souvenirs. Mais c'est redondant.
Le casting est assez exceptionnel. De Bill Murray (dont c'est la 6ème collaboration avec Wes Anderson) en passant par Frances McDormand, Edward Norton (qui franchement est drôle et un brin pathétique en chef de patrouille de la Troupe 55 des scouts kaki), Bruce Willis, Harvey Keitel, Tilda Swinton (qui interprète un rôle sans nom, c'est juste une entité : Services Sociaux), Jason Schwartzman ou encore Bob Balaban (qui joue le narrateur. Probablement le personnage qui m'a le plus amusée). Les deux fugueurs, campés avec fraîcheur par Jared Gilman et Kara Hayward, sont vraiment mignons. Kara Hayward a déjà un regard très affirmé qui m'a surprise.
J'espérais un renouveau et un peu plus que ce que je connaissais déjà d'Anderson. Cela manque d'audace. Anderson est dans ses charentaises, s'y sent à l'aise, mais lasse. On est déçu que de ses propres attentes à ce qu'il paraît. Mais là, quand même, le "concept rétro-pop-andersonien" s'essouffle clairement. Sélectionné dans la compétition officielle à Cannes, je crains que Wes Anderson ne reparte bredouille de la Croisette.
... le petit plus:
Juste pour rigoler un peu. Des petits malins se sont amusés à réaliser une version de Scream comme si c'était Wes Anderson qui l'avait filmé :
Votre Cinécution
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