dimanche 17 février 2013

HITCHCOCK - Sacha Gervasi - 2012

En 1959, Hitchcock est au sommet de son art avec "La Mort aux Trousses", mais il n'a aucune idée du scénario de son prochain film.
 
A la lecture du roman "Psycho" de Robert Bloch, inspiré par des faits réels, l'histoire d'Ed Gein, tueur en série américain, "Hitch" sait qu'il tient là le sujet de son prochain film.
 
Dans un premier temps, il se rend à la Paramount, à laquelle il doit encore un film. Cette dernière, peu encline à adapter un roman aussi sombre, refuse de produire ce qui sera le 47ème long métrage du Maître du suspens et sans doute, son plus grand succès populaire. "Hitch" décide alors, d'un commun accord avec son agent, de mettre lui-même les fonds pour produire "Psycho". La Paramount se contentera de distribuer le film.
 
L'écriture du scénario est confiée à Joseph Stefano. Le scénario sera présenté à une délégation de la commission Hays, dont le code vise la censure de scènes pouvant potentiellement provoquer des scandales et entacher la réputation des studios hollywoodiens. Hitchcock, très malin, saura déjouer ces impératifs de façon brillante, notamment dans la très célèbre scène de la douche.
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Ce sont ces quelques mois de la vie d'Hitchcock que nous propose Sacha Gervasi, se basant sur le livre de Stephen Rebello : "Alfred Hitchcock and the Making of Psycho" publié en 1990.
 
Comment vous dire? Ce film est un joyeux divertissement dont le héro, contrairement à ce que le film pourrait nous faire croire, n'est pas Alfred Hitchcock, mais son épouse, Alma Reville. "Derrière chaque grand homme se cache une femme", et c'est cette femme qu'Helen Mirren interprète magistralement. Cette femme, qui a toujours soutenu son époux dans tout ce qu'il entreprenait, fait sa petite révolution. Elle exprime sa frustration de n'exister que dans l'ombre du "grand et génial Alfred Hitchcock".
 
 
 
Anthony Hopkins n'est que peu crédible en "Hitch". On ne le voit pratiquement que de profile ou en ombres chinoises (de profile encore, c'est la seule réussite visuelle), ou encore flou au second plan. Parce qu'il faut bien l'admettre, à aucun niveau, ni physiquement, ni vocalement, ni dans la gestuelle, Hopkins nous rappelle Alfred. Il est décevant dans cette interprétation sans envergure du Maître du suspens. On ne sent aucune implication, et cela est dérangeant. Heureusement, les dialogues de John J. McLaughlin et Stephen Rebello donnent un peu de causticité au personnage.
 
Scarlett Johansson est quant à elle incroyable en Janet Leigh... jusqu'à la voix qui est saisissante de ressemblance.
 
Je n'ai pas lu le livre de Rebello, et ne connaîs de la vie de Hitchcock que peu de choses, si ce n'est ses films dont je suis absolument fan. Mais il y a tellement à découvrir de l'homme dans ses films que j'ai le sentiment de bien le connaître. Que ce soit sa recherche perpétuelle de la blonde glaciale, son sens de la direction d'acteur tout personnel, et son humour pince-sans-rire, tout cela m'est bien familier. C'est un film où l'on rit beaucoup.
 
Le nombre de références aux films d'Hitchcock peuvent laisser sur le carreau certains spectateurs moins cinéphiles et cela est déplorable. Beaucoup de dialogues, de pointes d'humour se basent sur ces connaissances précisément.
 
Vous n'apprendrez pas grand chose sur l'homme, mais vous passerez un agréable moment, et qui sait, certains auront peut-être envie de se plonger un peu plus dans l'univers fascinant du Maître du suspens... je vous y encourage !
 
 
 
 

LE PETIT PLUS...

Voici une présentation de plus de 6 minutes du film "Psycho" par Hitchcock lui-même. L'occasion aussi de voir que l'homme ne manquait pas d'humour. "Psycho, le film que l'on doit voir depuis le début ou pas du tout".
 
 
 
 
et le remake plan par plan qu'en a fait Gus van Sant en 1998:
 
 
 
 
 
Votre Cinécution
 
 

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