lundi 26 mars 2012

FIFF 2012 - Lundi 26 mars

La journée Tour du Monde et aussi 1ère after à casa. Ces messieurs sont partis vers 2h45 et m'ont laissée seule avec la vaisselle sur les bras! Oui, le kebab était fermé, on a donc improvisé un petit frichti. Et comme on n'avait pas assez vu de films dans la journée, on a encore visionné "L'Empire des Sens" de Nagisa Oshima pour se préparer à Sex and Zen: extreme ecstasy... à voir vendredi en séance de minuit! Avant d'aller me coucher, voici un petit résumé des films que j'ai vu ce jour:

La Chine sans Masque - Hans Vogel



Dans le catalogue, on nous promettait des images à l'effet hypnotique exceptionnel. Ce fut le cas. Présenté dans la section Passeport suisse, ce documentaire du médecin-réalisateur Hans Vogel nous entraîne dans la Chine de 1936. Presque tout nous est montré. Les marchés, la campagne, les cultures maraîchères, la Shanghai de l'époque, le cimetière des membres de la dynastie Ming, le Yang-Tsé-Kiang, les séances communes de gymnastique, les dispensaires. Quelques images choc, tels ces patients atteints de choléra, de typhus ou de variole. Des images que j'évitais soigneusement enfant lorsque j'allais, par curiosité, jeter un coup d'oeil dans les manuels médicaux de mon papa. Les sinophiles cinéphiles auront apprécié ce voyage de 20'000km au travers de la Chine. Pas de voyeurisme, mais une vértiable envie de faire découvrir un pays. Ce documentaire, muet, a été projeté dans le plus grand silence. Pas de musique live ajoutée. J'ai apprécié ce moment de silence bienvenu.





Countdown - Huh Jong-ho


Ce film marquait mon retour à la compétition internationale. Un film sud coréen de 2011.
Tae Gun-ho est un agent de recouvrement de créances aux méthodes musclées et peu conventionnelles. Il ne sourit jamais. Le jour où il apprend qu'il est atteint d'un cancer du foie et qu'une greffe est nécessaire pour tenter de le sauver, il part dans un autre combat, celui de trouver un donneur. Or il s'avère que la personne compatible est une femme escroc. Une fausse Miss Printemps, manipulatrice et croqueuse d'hommes riches, avec un passé trouble et des malfrats aux trousses. Ces deux personnages sont traqués par des "méchants" comme les coréens savent si bien les montrer dans leurs films. Tae est prêt à tout pour sauver sa potentielle donneuse. Au gré des événements, on apprend que Tae souffre d'amnésie partielle et qu'il a oublié les circonstances qui ont mené à un drame personnel. Un film que j'ai beaucoup aimé. Une mise en scène punchy et pas dénuée d'humour. J'ai été émue par la fin quelque peu surprenante. Je déplore juste qu'elle tire un tout petit peu en longueur.



Parlons Grand-Mère et La Danse du Singe et du Poisson


Deux jolis making-off, pour le premier d'un film d'Idrissa Ouédraogo et pour le second de Rithy Panh. 1h30 de légereté qui m'a fait un grand bien. De plus, Pierre-Alain Meier, présent à la séance, a parlé avec tellement d'enthousiasme en présentant ces deux documentaires et une partie de son travail, que l'on ne pouvait qu'être conquis.

The Green Wave - Ali Samadi Ahadi


Ce film germano-iranien parle de la vague verte qui a déferlé sur l'Iran en 2009 lorsqu'Ahmadinejad a été réélu à la présidence de l'Iran. Réélection fortement constestée par le peuple iranien. Ce documentaire, qui est un mélange de témoignages forts et courageux, de séquences animées, d'images prises sur le vif et de messages issus de Twitter m'a littéralement bouleversée. J'ai été envahie par une émotion d'une force incroyable. Les méthodes utilisées par le régime iranien sont d'une cruauté inimaginable. Les récits qui sont livrés dans ce documentaire saisissent le spectateur à la gorge. Ce peuple qui se bat pour la liberté et la démocratie, jusqu'à en payer de sa vie, avec une volonté qui force l'admiration, a laissé la salle sous le choc. Il y régnait un silence de plomb. C'est la première fois depuis le début de cette édition du FIFF que personne, je dis bien personne, n'a quitté la salle avant la toute fin du générique. Nous étions tous abasourdis, assommés, comme incrédules face à ce que nous venions de voir.
Bonne nuit... et soyons reconnaissants de ces libertés d'expression, de penser et d'agir qui sont les nôtres.

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