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lundi 12 août 2013

#Locarno66: épisode 6, avec Emmanuel qui vit son premier Locarno


 
 
 
Il y a quelques jours, j’ai fait la connaissance d’Emmanuel Pichon. Emmanuel est à Locarno pour la première fois. Ce professeur de lettres qui vient de Lyon a gentiment accepté de répondre à quelques questions et de nous faire partager les émotions qu’il a ressenties durant sa semaine tessinoise. Je vous laisse en sa compagnie.

 
 
 
 

Emmanuel, cinéphile ou cinéphage ?
 Cinéphile.

Vous allez beaucoup au cinéma ?

Alors justement, c’est là le problème. Je n’y suis plus allé depuis 2 ou 3 ans.  Mais avant, j’y allais très régulièrement. Il y a quelques années, quand les cinémas étaient encore dans le centre-ville de Lyon. Là, c’est vrai qu’ils ont un peu reculé et ma grande fainéantise fait que j’y vais moins.

Quels types de films appréciez-vous ?

Les films pas drôles, lyriques, poétiques, étrangers, indépendants, « intellichiants »… voilà, oui.
Je n’ai pas de film préféré. Je vais dans toutes les séances. Je suis plutôt éclectique. J’ai beaucoup les Wong Kar Wai, les Greenaway. Des films qui vont dans ce sens-là.


Avez-vous déjà fréquenté des festivals de cinéma ?

Non, c’est ma première fois !

Et, ça fait mal ?

Rires… non, c’est plutôt agréable.

Comment êtes-vous arrivé à Locarno ?

Par le nord (rires)… Je ne connaissais pas du tout. C’est un ami, Patrick qui m’en a parlé. Je trouvais que c’était une expérience à vivre, intéressante et je me  rends compte que j’y ai vraiment pris goût. Je pensais que ce serait quelque chose de plus difficile, dans le sens où je pensais que voir beaucoup de films allait être usant et là, j’ai envie d’en voir, d’en voir… je suis devenu addict. Cet espèce de rythme qui crée des habitudes. On arrive à 11 heures, on enchaîne, et il y a la pause de fin d’après-midi juste avant le film de la Grande Place. Et il y a ces films qui viennent rompre la routine, il n’y a pas de routine dans les films. Ce qui est un peu gênant, ce qu’on n’a pas le temps d’en digérer un, d’en parler profondément qu’on est tout de suite déjà en train d’en voir un autre.

Qu’est-ce qui selon vous a créé cette addiction ?

Il y a un phénomène de groupe aussi. On croise des personnes qui sont là depuis longtemps. On vit des choses ensemble, c’est sympathique. Ce qui n’empêche pas le raisonnement personnel ou la réflexion individuelle. Il y a ce rythme qu’impose le Festival. Tous les soirs, sur la Grande Place, ils remontrent les films qui ont été projetés. Il y a un retour sur la journée.

Jusqu’à présent, quel film vous a le plus parlé ?

J’ai beaucoup aimé Short Term 12.  C’est là que j’ai eu l’impression qu’il se vivait quelque chose dans le festival.  Il y a eu cette standing ovation qui a duré plusieurs minutes.  J’ai eu le sentiment d’assister à un grand moment. J’ai beaucoup aimé Los insolitos pece gato. Le tout premier film aussi, Tbilissi Tbilissi. Cette façon de montrer une ville sans la montrer. Ce cinéma de ces petits pays avec trois francs six sous et qui arrivent à faire quelque chose. Et puis le film allemand Feuchtgebiete. Intéressant, provocateur. Bien filmé. Une actrice absolument magnifique.

Tbilissi Tbilissi - Levan Zaqareishvili , 2005



Vous avez envie de renouveler cette expérience ?

J’aimerais bien, oui. Peut-être pas de façon systématique, parce que je n’aime pas les choses qui sont systématiques. La renouveler oui, avec plaisir.

Vous appréciez le cadre ?

Le cadre, la ville. Les spectateurs qui sont sympathiques. Ce n’est pas trop intello, pas trop snob. J’aime beaucoup aussi ce mélange de langues. On entend parler différentes langues et les gens parlent malgré tout beaucoup français, donc on n’est pas totalement perdu. On peut baratiner, parler l’itagnolo (rires).

Vous avez créé des contacts avec d’autres festivaliers ?

Non, pas spécialement, mais j’ai discuté et échangé avec mes voisins plusieurs fois.

Si vous deviez définir le festival en un mot ?

Il y a une espèce de convivialité, de simplicité, ça en fait déjà deux (rires). En même temps, il y a du contenu. Ce n’est pas compliqué dans la façon dont cela se déroule. On ne se sent pas étranger.  On peut venir pour la première fois et on n’a pas l’impression d’entrer dans une famille avec des codes spéciaux. Et c’est extrêmement bien organisé.

 

Voilà, c’était le premier Festival del Fim Locarno d’Emmanuel , qui repartira mercredi vers Lyon.

Votre Cinécution

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