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dimanche 6 mars 2016

FIFF 2016 - Femmes, femmes, femmes...


 
 
 
« La femme est l’avenir de l’homme » écrivait Aragon. Le FIFF a dévoilé le programme de sa 30ème édition, et peut-être que cette maxime du poète français a traversé l’esprit des organisateurs durant la préparation de cette édition anniversaire. Allez savoir ?
Les femmes seront donc à l’honneur. Fortes, combattantes, pionnières dans leur art, douces, amoureuses, aventurières, belles. Toutes les facettes de la féminité pourront être admirées dans différentes sections qui leur font honneur.

Parmi les 80 invités, deux femmes de prestige : Sophie Hunger et Marthe Keller. Le public fribourgeois aura le plaisir de les rencontrer le samedi 12 mars. Si Sophie Hunger parlera de la place des femmes dans le milieu de la musique, deux forums tenteront de répondre à la question de la place occupée par les femmes au cinéma, tant devant la caméra, que derrière. A ce propos, à la fin du mois de mars, vous pourrez découvrir sur ce blog différents témoignages de femmes actives dans le milieu cinématographique. Des comédiennes, des réalisatrices, des productrices, des « techniciennes », des journalistes et des historiennes du cinéma vous parleront de l'image de la femme dans les films, de l’évolution de cette image et surtout de la représentation des femmes dans les différents corps de métiers liés au cinéma. Rendez-vous fin mars, donc.

Retour au FIFF ! 127 films sont programmés, en provenance de 62 pays. Un record !

Comme chaque année, se retrouver face à un tel éventail de possibilités, ça fiche le tournis ! La compétition internationale de longs métrages offre toujours des perles à celles et ceux qui savent être curieux, qui n’ont pas peur d’entrer dans des salles où tout leur est inconnu, du réalisateur à l’actrice principale. Rares cependant sont les déceptions. N’oublions pas que certains noms prestigieux du cinéma contemporain ont fait leurs armes à Fribourg ! Apichatpong Weerasethakul – qui entre temps se fait appeler « Joe » alors que j’ai bossé des mois pour réussir à prononcer son nom -, Abderrahmane Sissako ou encore Haifaa Al-Mansour, première femme réalisatrice saoudienne qui avait ému toute la cité des Zaehringen avec son bouleversant  WADJDA. Le plaisir de retrouver parmi les sélectionnés, des noms connus, comme celui de Mahmoud Ghaffari qui vient présenter son nouveau film HAIR ou encore Plà Rodrigo et son A MONSTER WITH A TOUSAND HEADS. Vous ne resterez certainement pas insensibles à l’histoire de Maria, enfant-soldat et objet sexuel pour guerilleros dans ALIAS MARIA de José Luis Rugeles ou encore serez-vous bouleversés par la beauté visuelle de SITI d’Eddie Cahyono. Bref, mille et une raisons de faire une sélection dans cette section.

HAIR - Mahmoud Ghaffari
 
Les sections parallèles offriront l’occasion de (re)voir sur grand écran, des standards du cinéma au féminin. D’Ida Lupino à Jane Campion, en passant par Alice Guy ou Mira Nair, des goûts et des saveurs d’ailleurs et des portraits de femmes qui ont traversé les ans. Ainsi, toutes sections parallèles confondues, vous ferez connaissance avec la mère de Barack Obama dans OBAMA MAMA de Vivian Norris, avec cette jeune boxeuse afghane qui rêve de participer aux JO dans BOXING FOR FREEDOM, ou encore découvriez-vous comment deux femmes entrent en résistance  avec force et courage dans DIRTY WOLVES. Un peu de provocation aussi, avec la projection du documentaire fictif NO MEN BEYOND THIS POINT qui imagine une société où les femmes enfanteraient seules et que des filles, et où l’homme s’éteindrait, en douceur, pour laisser la place à une société et une humanité exclusivement féminines.

Vous redécouvrirez avec émotion, les films d’Ida Lupino, première femme réalisatrice de films noirs avec la projection de quelques-uns de ses chefs-d’œuvres : NEVER FEAR, OUTRAGE, THE BIGAMIST ou encore THE HITCH-HIKER. Des films qui ont marqué l’histoire du cinéma.
 
Ida Lupino
 
Le plaisir aussi de voir sur grand écran, certains monuments cinématographiques, trop rares en projection, même dans les ciné-clubs : A WOMAN UNDER THE INFLUENCE de John Cassavetes, le trop peu connu AN ANGEL AT MY TABLE de Jane Camion, le merveilleux CLEO DE 5 A 7 ou LES PLAGES D’AGNES, tous deux d’Agnès Varda, première femme réalisatrice de la nouvelle vague.

Pas de flonflons pour cette édition anniversaire, mais un retour aux sources. A ces films qui nous ont fait aimer le cinéma, qui font qu’on le découvre à nouveau avec les jeunes réalisateurs audacieux qui prennent des risques, incommensurables pour certains , afin de faire exister leurs œuvres. A l’image de ces femmes réalisatrices africaines à qui une section est consacrée. Le continent africain peine déjà à faire exister son cinéma « masculin », plus exactement à le faire diffuser, par manque de réseau, alors imaginer le combat dément de ces femmes !

Mon plaisir coupable sera cette année d’assister à une des deux projections de GONE WITH THE WIND. Scarlett O’Hara, ses froufrous, ses manigances, mais aussi sa force de caractère. Pour la première fois sur grand écran en ce qui me concerne.

Et comme chaque année, des soirées à thèmes, des séances de minuit - pour prolonger le plaisir -, des débats, une exposition. Et qui pourrait mieux parler des femmes que celui qui en a fait sa source d’inspiration ? François Truffaut est à l’honneur depuis le 3 mars à la Fondation APCd à Marly, dans une exposition qui lui est consacrée : TRUFFAUT PASSIONNEMENT. Cette exposition, sous la direction de Serge Toubiana est à voir jusqu’à fin mai. Un papier lui sera consacré dans le courant de la semaine, avec comme invité, Philippe Clerc, directeur de la fondation.

Je ne peux que vous souhaiter d’être curieux, d’oser vous confronter à l’inconnu, de débattre, de vous questionner, même si quelques fois ça pique un peu.


Et n’oubliez pas, les chroniques seront quotidiennes, du 11 au 19 mars !

Toutes les infos pratiques: ici

 ST / 6 mars 2016

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