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dimanche 17 mars 2013

FIFF 2013 - samedi 16 mars 2013

 
Ça y est ! On y est! C'est le jour J, le jour d'ouverture du Festival International de Films de Fribourg. C'est long une année pour la grignoteuse de bobines que je suis. C'est la 15ème année consécutive que je prends des vacances pour pouvoir profiter pleinement de ce festival cher à mon coeur. Plus les années passent, plus le festival prend de l'ampleur, rajeunit son public et plus moi je prends mon pied! Ce festival est magique: il permet de rencontrer des artistes avec une facilité déconcertante, dans la bonne humeur et la simplicité. Et une belle rencontre, il y en a eu une aujourd'hui. Il est 19 heures et des poussières, tout le monde se presse vers la salle n°1 du Cap'Ciné, cérémonie d'ouverture oblige! Et qui est assis deux rangées devant moi, hein? Benjamin Avila! Le réalisateur d' "Infancia clandestina", le film qui grandit chaque jour un peu plus dans mon coeur depuis que je l'ai vu mardi soir. Alors j'ai pris mon courage à deux mains - les gens talentueux, ça m'impressionne toujours - et je me suis avancée vers le monsieur en question. Je bredouille quelques compliments dans un anglais qui disparaît au fur et à mesure que la conversation avance. Grand moment de solitude. Mais le monsieur est d'une gentillesse désarmante. Et quand le compliment sur mes yeux verts tombe, je ne suis que guimauve et ganache au chocolat.  Et clic-clac Kodak, la photo est dans la boîte, le rouge m'est monté aux joues et je rejoins, avec la légèreté d'un faon à la première rosée, ma place... et sinon, voici ce que j'ai vu aujourd'hui.
 
 
Benjamin Avila... et moi

 

 

FILL THE VOID - Rama Burshtein - Israël 2012

 
C'est une comédie douce amère qui nous plonge dans le milieu de la communauté hassidique, avec comme toile de fond, le mariage, ses obligations, ses codes, ses tabous, et la mère ultra-orthodoxe dans toute sa splendeur.
Shira a 18 ans et est promise à joli garçon issu d'une bonne famille. Elle a une soeur, Esther, qui malheureusement meurt en couche, laissant son époux seul avec un petit garçon. Intrigues amoureuses, traditions omniprésentes, "Fill the Void" est craquant, croquant, grinçant. Lauréat dans de nombreux festivals, ce film est présenté en première suisse. Un délice! La réalisatrice utilise des filtres qui rendent l'image presque kitsch par moment, donnant ainsi l'impression que cela n'est pas vraiment la réalité. Or, issue de ce milieu, Rama Burshtein sait, mieux que personne, mettre le doigt sur les spécificités de cette communauté. Une bien belle façon de débuter ce FIFF!
 
 
A revoir dimanche 17 mars à 20h au Cap'Ciné 1 et lundi 18 mars à 21h30 au Cap'Ciné dans le cadre du FIFF et sinon, sortie dans les salles romandes le 1er mai 2013.
 
 

 

PENANCE - Kiyoshi Kurosawa - Japon 2012

 
 
C'est LE film fleuve de la compétition. A l'origine, c'est une série de 5 épisodes commandée par la chaîne niponne WoWow. Très influencé par des cinéastes comme John Carpenter ou Georges Romero, Kiyoshi Kurosawa joue avec nos nerfs. Il nous manipule au travers de ses personnages. Une mère perd sa fillette, assassiné dans le cadre soi-disant protecteur de l'école. Quatre des ses camarades sont témoins du meurtre. Le choc les a cependant rendues amnésiques : elles sont incapables de se souvenir du visage de l'assassin. La mère de la petite Emili, n'arrive pas à faire le deuil de son enfant et le fait que le tueur soit encore en liberté lui est insupportable. Elle convoque donc les quatre fillettes, les obligeant à se souvenir du visage du meurtrier, faute de quoi elles seront obligées de faire pénitence pour le reste de leurs jours, jusqu'à ce qu'elle considère qu'elles auront fait pénitence à la hauteur de la douleur qui l'afflige.
 
 
 
 
 
Divisé en cinq chapitres (un par fillettes et un consacré à la rédemption), "Penance" nous tient en haleine pendant 4h30! Mettant en scène de manière habile le sentiment de culpabilité, exacerbé par les interventions de la mère, avec un retournement de situation inattendu, cette suite d'épisodes présentée comme un film à part entière vaut le détour. Sa longueur a cependant découragé quelques spectateurs que l'on n'a pas revu après la pause... dommage pour eux.
 
A revoir mardi 19 mars à 19h au Rex 1 et samedi 23 mars à 11h au Cap'Ciné 7 dans le cadre du FIFF.
 
 
 

BEKAS - Karzan Kader - Suède, Irak, Finlande 2012

 
Dana et Zana sont frères. Ils grandissent dans le Kurdistan irakien de 1990. Ils ont des rêves. Un des plus importants et celui inspiré par l'Amérique de Superman. Lorsque Superman est projeté dans le petit cinéma de leur village, les deux frères escaladent les murs pour se hisser jusqu'à de petites fenêtres qui leur donnent accès à l'écran. Orphelins de père et de mère, vivant dans la rue, leur lien fraternel est tout ce qui subsiste de leur famille. Les deux frères ont décidé que quoi qu'il arrive, ils rejoindraient l'Amérique et rencontreraient Superman. A pieds, en voiture, à dos d'âne, peu importe le moyen de transport. Ils découvriront que le plus important n'est pas de partir chercher mieux ailleurs, mais que quelques fois, les choses importantes sont là, sous nos yeux.
 
Touchant, drôle, vivant, le film de Karzan Kader est un bijou de fraîcheur. Ayant lui-même émigré du Kurdistan irakien vers la Suède à l'âge de 6 ans, Karzan Kader a expliqué ce soir qu'il avait essayé de choisir les deux enfants en s'imaginant lui et son frère. La version présentée est la version longue du court-métrage qui a ponctué les études de Kader au Dramatiska Institutet de Stockholm. C'est un peu de ses souvenirs d'enfance que nous livre le réalisateur.
 
Plus de projection dans le cadre du FIFF. Les deux projections prévues ayant eu lieu ce soir.
 
Et comme dirait Thierry Jobin, directeur artistique du FIFF, se référant à une célèbre citation d'Eric Cantona, qui sera présent vendredi, qui parle de mouettes, de chalutier et de sardines : "Ce sont de bien belles sardines que le FIFF a pris dans ses filets cette année.[...] Bien sûr, il nous est à tous arrivé de consommer des sardines en boîtes, mais sachons conserver l'instinct de mouette et consommons de belles sardines bien fraîches", faisant référence à la programmation, qui est composée en majorité des films récents.

Le FIFF est officiellement ouvert, alors profitons-en!

A demain pour la suite des aventures. Bonne nuit!
 
Votre Cinécution
 
 
 
 
 
 
 
 

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